Venise-en-Québec: ça sent la fin pour la Maison des jeunes Le Break

Par Amélie Lamontagne – Collaboration spéciale

JEUNESSE. Incapable de combler un poste de coordonnateur, la Maison des jeunes (MDJ) Le Break de Venise-en-Québec a dû fermer ses portes le printemps dernier. La fermeture, pour l’instant temporaire, pourrait devenir définitive si l’organisme n’obtient pas l’aide des municipalités qu’elle dessert.

La MDJ Le Break a vu le jour en mars 2017, à la demande des jeunes et grâce à la collaboration de la Municipalité de Venise-en-Québec. Depuis les débuts, la Municipalité fournit un local gratuitement et couvre les coûts d’électricité pour l’organisme.

Malgré ce soutien, la MDJ peine à financer ses opérations. «À cause de la situation pandémique, nous n’avons pu créer des activités qui nous auraient permis d’engendrer des collectes de fonds», peut-on lire dans son rapport annuel 2021-2022.

La MDJ avait également fait une demande de rehaussement de sa subvention auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux. Sur les 137 160$ demandés, la MDJ n’a obtenu que 7000$, ce qui élève son budget annuel à 42 000$.

Clientèle

La MDJ Le Break offre un lieu de rencontre animé pour les jeunes de 12 à 17 ans. De nombreuses activités et plusieurs services leur sont offerts gratuitement ou à faibles coûts. L’an dernier, les jeunes ont pu prendre part à plus d’une centaine d’activités allant des sorties sportives jusqu’à l’aide aux devoirs en passant par des ateliers culinaires et des sorties au musée.

«Il y a des ados que des fois, chez eux, ça va pas tellement bien, souligne la présidente du conseil d’administration, Diane Bégin. La Maison des jeunes, c’était un point de rencontre. Il y avait quelqu’un pour les accompagner et faire des activités que les jeunes n’auraient peut-être pas pu faire autrement.»

Sur les 198 jours où la MDJ a été ouverte l’an dernier, ses services en virtuel ou en présentiel ont pu profiter à 1008 jeunes, dont la grande majorité (72%) sont des filles. Même si la plupart des jeunes habitent Venise-en-Québec (57%), la MDJ Le Break accueille des adolescents des municipalités avoisinantes comme Saint-Sébastien (17%), Clarenceville (14%) et Henryville (4%).

Poste vacant

Après le départ de la coordonnatrice qui était en poste depuis 2019, la MDJ n’a pas pu lui trouver un remplaçant. Diane Bégin est bien consciente que les conditions qu’elle offre ne sont pas parmi les plus attrayantes sur le marché.

«On demande 35 heures par semaine pour 35 000$ par année, avec beaucoup de responsabilités. Ce n’est pas un travail qui est agréable au niveau des horaires, ils travaillent de soir et de fin de semaine et n’ont pas plus d’avantages que ça», de reconnaître Mme Bégin qui souhaiterait avoir la capacité financière d’offrir un salaire compétitif.

De plus, à la suite de la vente du local dans lequel la MDJ était établie depuis ses débuts, l’organisme a été déménagé temporairement au Chalet Robert-Aumont, situé dans le parc du même nom. Faute de main-d’œuvre, la MDJ ne peut utiliser le local, qui est d’ailleurs trop petit pour accueillir tous les jeunes sur place. «On ne l’utilisait pas, donc la Municipalité l’a repris. Présentement, on n’a pas de local, on n’a pas d’animateur ni de coordonnatrice et on n’a pas beaucoup d’argent», résume Mme Bégin, visiblement découragée.

Lueur d’espoir

Diane Bégin était prête à dissoudre complètement l’organisme jusqu’à ce que des membres de municipalités avoisinantes fassent valoir leur intérêt à conserver la MDJ. Ces derniers évaluent présentement les choix possibles et devraient transmettre une réponse à l’organisme en janvier prochain.

Plusieurs défis se dressent devant eux. Les municipalités ne pourraient notamment pas bénéficier du financement offert par le Programme de soutien aux organismes communautaires, dont la MDJ tirait la majorité de ses revenus.

Si l’organisme reçoit une réponse négative de la part des municipalités, cela sonnera sa fin définitive. «Je ne vois pas d’issue du tout, se résigne Diane Bégin. À moins d’un cadeau du père Noël.»