Vers un nouvel équilibre du marché immobilier

PROPRIÉTÉS. Le courtier immobilier Don Joyce (1) a réalisé une étude afin de mieux comprendre la dynamique du marché dans Brome-Missisquoi.

Les données compilées par M. Joyce sont tirées des statistiques de Centris sur les ventes de maisons entre 2010 et 2022.

L’analyse démontre notamment que le marché immobilier de Brome-Missisquoi a connu de modestes augmentations d’année en année durant la décennie 20112019 alors que le prix de la propriété résidentielle moyenne a augmenté de 23 % en neuf ans. La maison unifamiliale moyenne se vendait 251 954 $ en 2011 et 308 769 $ en 2019 (voir tableau 1).

« On peut parler d’une croissance lente et stable », résume M. Joyce.

Ce dernier prend soin d’ajouter que la plupart des propriétés se situent à l’extrémité inférieure du marché, mais qu’un petit nombre de propriétés plus dispendieuses contribuent à l’augmentation de la valeur moyenne. À ses yeux, le point médian, qui se situe à mi-chemin entre le prix de vente le plus bas et le prix le plus élevé, est nettement plus représentatif que la valeur moyenne.

« En 2019, le point médian du marché était de 237 000 $ par rapport à la moyenne de toutes les maisons vendues qui s’élevait à 308 769 $ », ajoute-t-il, à titre d’exemple.

Effets de la pandémie

Don Joyce souligne par ailleurs que la pandémie a « survolté » le marché immobilier dans Brome-Missisquoi comme partout ailleurs au Canada.

« Le désir d’avoir plus d’espace de vie, combiné aux mandats de travail à domicile, offrait de la flexibilité aux travailleurs, et beaucoup en ont profité pour quitter la ville pour le comté de Brome », note-t-il.

M. Joyce signale que les faibles taux d’intérêt ont alimenté les désirs et permis aux acheteurs de contracter d’importantes hypothèques. Cette situation a eu pour effet d’augmenter la concurrence et de pousser les prix vers le haut. Le nombre limité de maisons disponibles sur le marché a également contribué à cette surenchère.

On dénombrait plus de 660 maisons sur le marché au premier trimestre de 2020 et les propriétés se vendaient dans un délai moyen de 140 jours.

Au deuxième trimestre de 2022, la banque de maisons disponibles avait chuté à 208 et les propriétés se vendaient désormais dans un délai moyen de 51 jours et 5 % au-dessus du prix exigé par les vendeurs.

Durant la même période, le prix moyen d’une propriété est passé de 313 089 $ (premier trimestre de 2020) à 667 151 $ (troisième trimestre de 2022), en hausse de 113 %.

« Pendant la pandémie, la demande a augmenté car certains acheteurs ont choisi d’encaisser la valeur nette qu’ils avaient construite dans les propriétés de la ville et d’acheter une vie rurale plus calme. D’autres, favorisés par les faibles taux d’intérêt, ont décidé de conserver leur résidence en ville et d’acquérir une deuxième propriété récréative dans Brome-Missisquoi », explique M. Joyce.

Réalignement du marché

Les prix de vente ont continué à grimper de janvier à septembre 2022 avant de baisser au cours des mois d’octobre, novembre et décembre à la suite de la hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada.

« Du troisième au quatrième trimestre de 2022, le coût moyen d’une maison a diminué de 59 689 $ ou de 8,5 % pour terminer le mois de décembre à 604 762 $ », poursuit le courtier immobilier.

Ce dernier remarque que le marché immobilier semble retourner à un nouvel équilibre après les soubresauts de 2022.

« Il y a des indications et des prévisions selon lesquelles les augmentations des taux d’intérêt sont terminées et que les taux reculeront à mesure que l’inflation reculera. Que les reculs commencent maintenant, dans six mois ou même dans deux ans, avec le temps, le marché immobilier de Brome reviendra probablement au modèle de croissance lente et stable du passé », estime M. Joyce.

(1) Don Joyce est courtier immobilier résidentiel (numéro de permis J1455) chez Royal Lepage Au Sommet Lac-Brome