Une installation artistique sur les inondations à Venise-en-Québec
EXPOSITION. Le collectif créatif La Cargaison a tout récemment déployé une installation immersive multidisciplinaire qui s’intitule La ligne de l’eau. Le projet se trouve à même le chalet du parc de la nature de Venise-en-Québec et il exploite le thème des inondations. Le résultat proposé permet aux résidents et aux visiteurs d’y trouver un havre de paix au sein d’une bulle poétique.
Par David Fillion – Le Canada Français
L’installation prend vie dans le Chalet du parc de la nature sous plusieurs formes à la fois. Une fresque orne les murs intérieurs du bâtiment, des éléments scénographiques ont été réfléchis et intégrés, et diverses créations visuelles et sonores sont également présentes dans l’établissement et ses environs.
Dans La ligne de l’eau, le grand public est invité à découvrir trois récits qui explorent à leur façon la thématique de l’inondation. Ils ont comme fil conducteur l’eau et ont pour titres «Inondés», «Emportés» et «Submergés».
» On mélange les arts et souvent on demande aux artistes d’aller au-delà de leur démarche traditionnelle […] Les inondations font partie intégrante de Venise-en-Québec, c’est un territoire qui est touché par les inondations année après année. On s’est dit qu’on allait essayer d’explorer l’axe des inondations d’un côté artistique et historique « , résume Françoise Dancause, directrice générale et artistique de La Cargaison.
L’installation fait en sorte que le Chalet s’est transformé en un espace qui donne aux visiteurs l’impression d’entrer dans une petite bulle poétique. La Cargaison souhaite ainsi amener le grand public à réfléchir au fait que la nature n’est pas que dangereuse ou incontrôlable.
Création
Les artistes qui ont rendu possible La ligne de l’eau sont au nombre de cinq et ils ont tous été amenés à revoir la démarche qu’ils utilisent habituellement lorsqu’ils créent.
Christine Marchand, artiste visuelle qui fait principalement dans les tableaux, s’est occupée de la fresque qui orne les quatre murs du chalet. L’autrice Véronique Daudelin, qui fait généralement dans le roman, a eu la commande de créer trois courtes histoires. La scénographe Cathy St-Germain s’est chargée des éléments de scénographie et des décors qui garnissent le Chalet du parc de la nature.
Côté son, l’artiste multidisciplinaire Thomas Hodgson s’est occupé du volet de l’enregistrement des histoires créées par
Mme Daudelin, qui peuvent être écoutées grâce à des casques d’écoute sur place. L’auteur-compositeur et interprète Arnaud Emar est quant à lui sorti de sa zone de confort afin de créer le design sonore du projet.
Chaque artiste a travaillé individuellement sur sa portion du projet, mais les propositions de tous prennent l’entièreté de leur sens et de leur importance qu’en fonction des autres créations.
Exploration
La ligne de l’eau est une installation artistique qui se réfère à l’histoire locale de Venise-en-Québec. Elle peut intéresser tant les citoyens de la région que les personnes qui ne sont que de passage.
» Au Saguenay, il y a la petite maison blanche qui a survécu. À Venise-en-Québec, il n’y avait pas vraiment de commémoration par rapport aux tragédies des inondations. Nous, on le prend d’un point de vue artistique, ce n’est pas muséal, mais ça reste qu’on propose une commémoration sur les inondations malgré tout « , précise Mme Dancause.
Le tout donne un vent de changement à l’immeuble situé à l’accueil du parc de la nature. Puisque l’installation est permanente, ce changement de look sera présent pour un bon moment.
L’accès au chalet est possible en tout temps et la visite de l’installation est gratuite.