Des enseignants d’ETSB réclament de meilleures conditions de travail

ÉDUCATION. Après près d’un an de négociations, les syndicats d’enseignants affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) en ont assez. Des membres de la Appalachian Teachers’ Association (ATA), qui inclut un contingent de la Commission scolaire Eastern Townships (ETSB), manifestaient devant les bureaux d’Isabelle Charest ce matin.

Près d’une quinzaine de syndiqués, accompagnés de la présidente de l’ATA, Megan Seline, et de la présidente de la Quebec Provincial Association of Teachers (QPAT), Heidi Yetman, ont fait connaître leurs revendications à Cowansville.

«On est ici aujourd’hui parce qu’en janvier ça fera un an que nous sommes à la table des négociations, a expliqué Mme Yetman. Rien ne se passe. Le gouvernement actuel nous propose moins d’argent que les libéraux en 2015, alors qu’on était en période d’austérité budgétaire».

Les professeurs demandent, entre autres, de meilleurs salaires, de meilleurs services pour les élèves à besoins particuliers et de meilleures conditions de travail en général.

«Les enseignants sont épuisés, a affirmé Mme Yetman. Même avant la pandémie, les conditions de travail étaient mauvaises. Avec l’arrivée de la pandémie, les enseignants s’écroulent. C’est le temps que nous investissions dans l’éducation au Québec. C’est une opportunité pour le gouvernement de la CAQ de finalement investir pour que les enseignants obtiennent de meilleures conditions de travail.»

La présidente de la QPAT rappelle qu’un nombre important d’enseignants quittent leur profession pendant les cinq premières années de leur entrée en fonction, une tendance accentuée par la pandémie.

Demandes

Les syndicats affiliés à la CSQ demandent à ce que le nombre d’élèves diminue dans les classes, en tenant en compte les élèves en difficulté.

«Ce qu’on demande, c’est une réduction de la grosseur des classes pour celles qui comptent beaucoup d’élèves avec des plans d’intervention personnalisés, a déclaré Heidi Yetman. Nous avons réalisé qu’il y a de plus en plus d’élèves dans cette situation. Ils n’ont pas nécessairement de cotes particulières et ce ne sont pas tous des élèves avec des besoins particuliers. Ce sont des élèves qui ont besoin d’aide supplémentaire.»

Mme Yetman croit qu’une stratégie d’attraction et de rétention du personnel doit être mise en place. Les syndicats demandent une augmentation salariale de 5 % pour égaler la moyenne canadienne.

«Nous croyons que le salaire peut permettre d’attirer des enseignants, a-t-elle soutenu. Au Québec, nous avons une échelle salariale à 17 paliers. Les autres provinces en ont neuf, dix ou onze. Le premier ministre avait dit qu’il allait retirer les six premiers échelons, mais ça n’a pas été faut. Le gouvernement propose plutôt d’augmenter légèrement le salaire pour les six premiers paliers. Nous leur demandons d’honorer leur promesse. Ils ne veulent pas.»

Négociations

Selon Heidi Yetman, rien ne se passe à la table des négociations à l’heure actuelle.

«Le gouvernement refuse catégoriquement tout ce qui a trait à la réduction de la taille des classes en invoquant un manque d’enseignants. Malgré cela, il continue de pousser l’ouverture des maternelles 4 ans. Cette excuse de dire qu’il n’y a pas assez d’enseignants n’est pas bonne.»

Mme Yetman a également déploré que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ne soit pas au fait des négociations.

«Il n’a aucune idée de ce qui se produit à la table de négociations, ce qui est un problème en soi. Il devrait regarder ce que le gouvernement offre présentement, soit presque rien. En ce moment, ils offrent une augmentation budgétaire de 40 M$, on en demande 200 M$. Même pendant les années d’austérité du gouvernement libéral, on avait obtenu 80 M$, ce qui n’était pas assez.»

Les syndicats locaux devraient voter sur des mandats de grève d’ici la fin janvier. Si les mandats sont obtenus, cinq journées de grève tournante seraient organisées en février.