Trente ans sans réponse: qui a tué Lise Brisebois?

FAIT DIVERS. Le samedi 17 novembre 1990, un émondeur effectuant des travaux pour l’Hydro-Québec à Rainville, une municipalité maintenant fusionnée à Farnham et aux limites de Brigham, retrouve des ossements humains à une douzaine de mètres du rang Gingras. On les identifiera comme étant ceux de Lise Brisebois.

Dépêchés sur place, les policiers de la Sûreté du Québec fouillent le boisé sans retrouver de vêtements ou de bijoux. Des cheveux sont cependant récupérés ainsi que des ongles en vinyle rouge. Le rapport d’investigation du coroner Jean-Charles Godreau conclut à une mort violente par homicide.

Trente ans plus tard, le meurtrier de la jeune femme de 23 ans qui était disparue huit mois plus tôt n’a toujours pas eu à répondre de ses actes devant la Justice.

Que s’est-il donc passé pour que Lise Brisebois connaisse cette fin atroce?

Rappel des faits

Le vendredi 9 mars 1990, Lise Brisebois se rend à la discothèque Super 9 de Saint-Mathias-sur-Richelieu. Elle y rencontre son amie Sophie et Gaétan, un homme qu’elle fréquente depuis trois semaines. La soirée se déroule à merveille. Heureuses, les deux jeunes femmes partent prochainement pour la Floride. Un premier voyage en avion très attendu pour Lise Brisebois.

Après la fermeture du bar, chacun part de son côté. Lise, en automobile, retourne directement à la maison familiale de la rue Paquette à Brossard où elle habite avec ses parents. Cette nuit-là, étant à leur chalet, les parents sont absents. Lise Brisebois n’est cependant pas seule dans la résidence, car deux adolescents dorment au sous-sol. Il s’agit de deux garçons de 13 et 16 ans qui y vivent en foyer d’accueil.

À 4h10 du matin, la jeune femme reçoit un appel de son copain Gaétan qui souhaite s’assurer qu’elle s’est rendue à bon port. Après 15 minutes, elle interrompt la conversation. Lise mentionne à Gaétan qu’elle croit entendre quelqu’un à la porte. Il ne lui reparlera plus jamais.
Vers 5 heures du matin, incapable de trouver le sommeil, la voisine d’en face se lève pour regarder la télévision. Elle entend du bruit provenant de la maison des Brisebois. Quelques minutes plus tard, Lily May Hadock voit une automobile qu’elle ne croit pas être celle de Lise Brisebois quitter la cour les phares éteints.

Le samedi soir, la jeune femme ne se présentera pas à un souper prévu chez Gaétan. Après l’avoir attendue longuement au Super 9, il se rend au domicile de Lise Brisebois et contacte les policiers. On fouille les lieux et on trouve, à l’entrée, des bouts d’ongles artificiels. Ils sont brisés. Une découverte qui peut sembler anodine, mais qui va prendre une importance capitale en novembre comme on l’a vu précédemment.

Deux hypothèses

Présenté par Luc Grégoire, du Bureau des enquêtes de l’Estrie de la Sûreté du Québec, lors de l’émission Dossiers mystères diffusée à Télévision Quatre-Saisons, deux hypothèses sont envisagées pour expliquer ce qui est survenu entre la nuit du 9 au 10 mars et la découverte du corps de Lise Brisebois le 17 novembre 1990.

1ere hypothèse: À son domicile, la jeune femme aurait ouvert la porte à une connaissance. La conversation aurait mal tourné. Lise Brisebois, en se débattant, brise ses ongles en agrippant son assaillant. Peu après, une voisine entend du bruit et voit une voiture quitter les lieux. Lise aurait ainsi disparu avec ses vêtements sur lesquels elle avait enfilé une robe de chambre.

Le coupable se serait donc affairé à brouiller les pistes en laissant l’automobile de la jeune femme au Mail Champlain. Deux jours après la disparition, soit le lundi 12 mars, son frère retrouve effectivement sa voiture dans le stationnement du centre commercial. Située à proximité de son domicile, elle y magasinait souvent.

2e hypothèse: Said, un des deux jeunes garçons hébergés chez les Brisebois, croit avoir aperçu Lise le samedi matin 10 mars. Selon cette hypothèse, il y aurait donc eu altercation à la maison dans la nuit, mais sans qu’il y ait eu enlèvement au domicile de la rue Paquette.
Toujours selon l’adolescent, Lise serait partie vers midi en portant les vêtements de la veille, une jupe de suède noire et une veste de suède beige. Un autre témoignage concorde avec ce scénario. En effet, Marlène Lapierre, la gérante d’une boutique au Mail Champlain, croit elle aussi avoir vu la femme le 10 mars. Vers 14h, elle aurait essayé et acheté des vêtements. Dans ce cas-là, Lise aurait été enlevée au Mail Champlain.

Des questions sans réponse

  • Lise Brisebois a-t-elle été séquestrée avant de mourir?
  • Où?
  • Par qui?
  • Pourquoi?
  • Comment son corps s’est-il retrouvé dans le peu fréquenté rang Gingras?
  • L’assassin connaissait-il le secteur?