Bedford: le restaurant Barry souligne ses 75 ans
AFFAIRES. Les commerces implantés au milieu du siècle dernier et qui sont toujours en affaires deviennent de plus en plus rares. Le restaurant Barry, de Bedford, fait partie de ce club sélect.
Cette entreprise familiale a vu le jour en 1949 et célèbre aujourd’hui ses 75 ans de fondation.
Les fondateurs, Alfred et Alfreda Barry, ont servi leurs premiers clients dans une petite roulotte faisant office de cantine installée en face de la bijouterie Fournier.
Dans les années 60, les restaurateurs ont poursuivi leurs activités dans un tout petit local situé au 88 de la rue Principale, porte voisine du bâtiment qui abrite aujourd’hui le pub Le Belvédère.
L’établissement disposait alors d’un long comptoir et de quelques places assises, mais les clients prenaient souvent leur repas sur l’une des tables de pique-nique disposées à l’extérieur. La formule take out était déjà très populaire à cette époque.
Les Barry ont également agi pendant plusieurs années comme concessionnaires du restaurant de l’aréna de Bedford. Ce vieux bâtiment de bois a finalement été ravagé par un incendie avant d’être reconstruit.
L’entreprise a franchi une étape importante, en 1984, lors de la construction d’un nouveau bâtiment, avec salle à manger de 44 places assises, au 92 de la rue Principale.
De génération en génération
À la même époque, Ginette et Gilles Barry ont pris la relève de leurs parents en compagnie de leur conjoint respectif, Daniel Bourdeau et Danielle Bonneau.
Les petits-enfants des fondateurs, Line et Nathalie (filles du couple Barry-Bonneau) et Stéphanie et Dominic (enfants du couple Barry-Bourdeau) n’ont pas tardé à mettre la main à la pâte, la fin de semaine et pendant les vacances scolaires, comme leurs parents l’avaient fait avant eux.
Le transfert de l’entreprise familiale aux propriétaires actuels, Stéphanie et Dominic Bourdeau, a commencé au tournant des années 2000 et s’est échelonné sur plusieurs années. Le frère et la sœur ont toutefois suivi un parcours différent.
« Dominic a travaillé au restaurant à temps plein dès la fin de ses études pendant que je poursuivais une formation en sociologie à l’UQAM. Comme j’adorais travailler avec le public, j’ai par la suite suivi un cours par correspondance en tenue de livres et choisi de joindre l’entreprise familiale à mon tour », résume Stéphanie Bourdeau.
Cette dernière s’occupe aujourd’hui de la comptabilité, de la gestion du personnel et de la préparation des horaires de travail pendant que son frère agit comme responsable de l’inventaire, prépare les commandes et fait le suivi auprès des fournisseurs.
« Il y a un propriétaire sur place sept jours sur sept », signale Dominic Bourdeau.
La quatrième génération est déjà impliquée alors que les enfants de Stéphanie
(Émile / Simone Gadourie) et ceux de Dominic (Maïsanne / Jaya Bourdeau maintenant à temps plein) donnent un coup de main à leurs parents durant leurs temps libres.
Le restaurant Barry peut compter depuis toujours sur la fidélité des membres de son personnel. À titre d’exemple, Diane Lafontaine s’est jointe à l’entreprise en 1983 et cumule plus de 40 ans d’ancienneté.
« Il n’est pas rare non plus que des étudiants restent avec nous pendant toute la durée de leurs études », ajoute la copropriétaire.
Quelques événement marquants
Le restaurant Barry a notamment profité d’une belle visibilité à la suite de la visite de l’animateur de l’émission Sur le pouce, Benoit Roberge, diffusée sur les ondes du Canal Évasion.
« La sélection de notre établissement parmi les 165 meilleurs casse-croûtes du Québec nous a fait une publicité incroyable et a contribué à attirer à Bedford des clients de partout au Québec. M. Roberge est par la suite revenu manger chez nous avec ses amis », raconte Dominic Bourdeau.
L’entreprise bedfordoise a par ailleurs été épargnée par la pandémie, contrairement à bien d’autres établissements commerciaux.
« Nous avons été fort occupés pendant la pandémie, car nous étions l’un des seuls restaurants encore ouverts. La salle à dîner était fermée, mais le take out a marché à plein. Les gens commandaient par téléphone et passaient récupérer leurs plats au guichet à crème glacée », explique M. Bourdeau.
Lors du retour à la normale, beaucoup de gens ont gardé l’habitude des commandes par téléphone. Près de 25 % des clients ont toujours recours à cette façon de faire en 2024.
« Depuis 2018, nous fermons deux semaines en été et deux semaines en hiver. Les clients comprennent l’importance des vacances et les employés apprécient cette façon de faire », ajouite Stéphanie Bourdeau.