Jean-François Pomerleau: 40 ans au service des jeunes de Farnham

PERSONNALITÉ 2024.  Depuis son entrée en fonction comme directeur de la Maison des jeunes de Farnham, en mars 1985, Jean-François Pomerleau a contribué à abattre les préjugés et à redorer l’image des adolescents tout en leur fournissant des outils pour solutionner leurs problèmes et s’épanouir.

Au fil des ans, ce sociologue de formation a également contribué au développement du milieu communautaire régional en jouant un rôle actif au sein de diverses tables de concertation et en participant aux travaux de certains regroupement intersectoriels.

Les débuts

La Maison des jeunes (MDJ) de Farnham a vu le jour en 1977 grâce à un groupe d’intervenants du CLSC La Pommeraie et de gens du milieu ayant le goût de s’impliquer auprès des ados.

Lors de l’entrée en scène de Jean-François Pomerleau, la MDJ avait à peine huit ans d’existence et n’avait pas de permanence stable.

« Je n’avais encore jamais mis les pieds à Farnham et je n’y connaissais pas grand monde. Dès mon arrivée, je suis allé à la rencontre des jeunes dans les endroits qu’ils avaient l’habitude de fréquenter: le centre-ville, la salle de billard, les abords de l’école secondaire JJB », raconte cet intervenant psychosocial originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le nouveau directeur a recruté une douzaine de jeunes – et un premier bénévole en la personne de Paul-André Lacasse – qui ont élaboré un programme d’activités, de concert avec des parents et des citoyens ayant à cœur le bien-être des nouvelles générations.

« La réponse des jeunes, au rythme de 40 à 50 participants par soir, a été très encourageante et a largement démontré l’importance d’un lieu de rencontre pour les gens de cette tranche d’âge », indique notre interlocuteur.

L’arrivée de J.F. Pomerleau a également coïncidé avec l’adoption d’une nouvelle raison sociale (le Centre des jeunes de Farnham devient la Maison des jeunes de Farnham), un rajeunissement de la clientèle (les 14-19 ans cèdent la place aux 12-17 ans) et la relocalisation de l’organisme dans l’ancien presbytère de la paroisse Saint-Romuald (après les débuts dans le vieux marché public et l’ancien bureau de poste).

Implication des jeunes

Jean-François Pomerleau a toujours placé les jeunes au centre des décisions de l’organisme et tout mis en œuvre pour les inciter à s’exprimer, à s’impliquer et à faire des choix.

A la fin des années 80, la MDJ organisait des discos au centre d’art. Ces danses attiraient de 200 à 300 jeunes par soir et contribuaient au financement de l’organisme avec des retombées approximatives de 25 000 $ par année.

« Nous avons pu compter sur la collaboration de bons jeunes DJ tels que Daniel Fortin, Michel Laplante et Vincent Robert », indique M. Pomerleau.

Au fil des ans, la MDJ a par ailleurs mis sur pied un service d’aide aux devoirs, des camps éducatifs et des ateliers de sensibilisation sur la nutrition, la toxicomanie, l’utilisation des écrans d’ordinateur et divers autres sujets pouvant intéresser les étudiants de l’école secondaire JJB.

Une cuisine communautaire, une salle de lecture, un studio de production de balados et diverses autres activités récréatives (billard, ping-pong, soccer sur table, punching bag, jeux vidéo, karaoké, jeux de créativité) ont également été mis à la disposition des jeunes.

Skate park

La MDJ a par ailleurs collaboré à l’implantation d’un skate park afin d’offrir une alternative aux jeunes qui avaient l’habitude de rouler devant l’église ou dans les lieux publics. Des employés municipaux et quelques citoyens sachant manier le marteau et la scie (le bénévole Roch Vaillancourt et le travailleur de rue Jocelyn Robert notamment) ont contribué à la réalisation du projet.

Tout a commencé avec une simple dalle d’asphalte, sur laquelle des rampes de bois sont venues s’ajouter. Les autorités municipales ont par la suite accepté d’investir dans l’aménagement du site afin de le rendre plus sécuritaire et mieux adapté aux attentes des jeunes usagers.

« La Ville a toujours pris soin de consulter les jeunes en vue de l’élaboration des plans », mentionne M. Pomerleau.

Skatefest

Le skate park a par la suite été utilisé pour la tenue d’un festival annuel, le skatefest, qui est rapidement devenu un incontournable dans la région et a attiré des jeunes de partout au Québec pendant un bon quart de siècle.

« Cet événement, organisé par nos jeunes, a donné lieu à tenue d’une compétition mettant en scène des participants de différents niveaux et permis d’assister à des prestations de haut niveau. Jean-Sébastien Lapierre, un pro originaire de Saint-Sabine et ancien habitué de la MDJ, nous a notamment gratifiés de sa présence à plusieurs reprises », poursuit le sexagénaire aux commandes de la MDJ.

Plusieurs spectacles d’envergure ont également été présentés à Farnham dans le cadre du skate fest, attirant jusqu’à 3000 spectateurs sur le site. On se souviendra notamment de la présence des groupes Grimskunk, Silverstein, Groovy Aardvark, Les Trois Accords, Les Cowboys fringants et Capitaine Révolte.

« Une trentaine de jeunes et une vingtaine d’autres bénévoles été mis à contribution pour l’organisation du skatefest », précise M. Pomerleau.

Festival printanier

La MDJ est également à l’origine de la mise sur pied de Lumières sur Farnham, un événement annuel qui donne le coup d’envoi à la saison estivale. Ce festival a vu le jour en 2023, au sortir de la pandémie, avec le soutien technique de la firme Pixxo et l’appui financier de la Fondation Lucie et André Chagnon.

« Cet événement permet aux Farnhamiens de se rencontrer et aux organismes de promouvoir leurs activités dans un décor festif avec spectacles, animation de rue et jeux interactifs. C’est également l’occasion pour nous de faire connaître notre gamme de services et de renouer connaissance avec les jeunes qui ont fréquenté la Maison au cours des 40 dernières années », poursuit le grand manitou de l’organisme.

Patrick « Poncho » Morin, animateur et intervenant à la MDJ depuis une vingtaine d’années, travaille déjà à la préparation de la troisième édition.

L’organisme commence également à planifier son déménagement dans l’ancien centre d’art de la rue Saint-André prévu pour 2026 ou 2027. L’aménagement d’un local à aires ouvertes est notamment envisagé.

« On pense par ailleurs à organiser des danses à l’intention des 8-12 ans, histoire de faire connaître notre organisme au plus grand nombre », poursuit celui qui assume la présidence de la Corporation de développement communautaire de Brome-Missisquoi depuis trois ans.