Les élus fédéraux disent comprendre l’anxiété des citoyens de Saint-Armand
SÉCURITÉ PUBLIQUE. Le ministre de la Sécurité publique, Dominic Leblanc, et sa collègue Pascale St-Onge, députée de Brome-Missisquoi, se sont déplacés à Saint-Armand le 22 juillet dernier pour une visite terrain en lien avec les traversées illégales à la frontière canado-américaine.
Les deux élus fédéraux en ont profité pour rencontrer la directrice générale et trois membres du conseil municipal. Ils se sont par ailleurs entretenus avec trois citoyens et deux agents de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) qui patrouillent le secteur.
Passage d’individus non identifiés sur les terrains privés, bris de clôtures et de certaines infrastructures, abandon de véhicules de part et d’autre de la frontière, Mme St-Onge semble bien au fait de la situation qui préoccupe les Armandois et dit comprendre « l’anxiété et la frustration des citoyens ».
« J’ai senti de l’inquiétude au sein de la population, car certaines traversées illégales semblent être orchestrées par des groupes organisés qui s’apparentent à des organisations de passeurs », indique-t-elle.
La politicienne ajoute que le gouvernement du Canada est bien conscient que le mouvement migratoire se transforme et reconnaît l’importance d’apporter des ajustements.
« -Nous avons rajouté de l’argent dans le budget afin d’aider les municipalités qui font face à ces -réalités-là. On veut s’assurer que notre pays soit accueillant, que les gens passent par les processus réguliers d’immigration le plus possible et que l’on contrôle adéquatement nos frontières « , mentionne -Mme -St-Onge.
Cette dernière ajoute qu’il se fait « beaucoup de travail terrain », que le gouvernement maintient les canaux de communication avec la GRC ouverts en permanence et que le Canada continue de travailler de concert avec les États-Unis pour mettre fin aux passage illégaux à la frontière.
« On regarde aussi comment on pourrait aider les gens aux prises avec des pris sur leur propriété », poursuit-elle.
Une visite appréciée
La mairesse de Saint-Armand, Caroline Rosetti, a visiblement apprécié la venue de Dominic Leblanc et de Pascale St-Onge dans son patelin.
« La visite m’a donné espoir et une réelle impression que les ministres ont saisi l’importance du problème », affirme-t-elle. « Nous avons eu affaire à deux ministres très à l’écoute, qui ont pris beaucoup de notes. »
La mairesse Rosetti lève également le voile sur les mesures correctives envisagées par le gouvernement fédéral.
« Les ministres ont parlé de travailler sur deux paliers. Dans l’immédiat, pour les citoyens et leur sentiment de sécurité, puis ensuite, à long terme, avec les instances en sécurité publique (GRC, SQ, BP) », résume-t-elle.
Lettre au ministre
Caroline Rosetti n’a pas changé d’avis et continue de croire qu’il n’est aucunement du ressort des autorités municipales de gérer les allées et venues à la frontière.
« Nous n’avons ni le personnel ni les fonds nécessaires pour assurer ce type de suivi », insiste-t-elle.
Son administration a malgré tout choisi d’installer des blocs de béton pour contrer la circulation des véhicules des passeurs sur la terre de la famille Litjens. Une mesure temporaire qui n’a pas la prétention de résoudre tous les problèmes.
La mairesse a par ailleurs pris soin d’acheminer une lettre au ministre Leblanc, le mois dernier, afin de lui brosser un portrait de la situation et de demander au gouvernent canadien de sécuriser le secteur.
« La situation à la frontière de Saint- Armand nécessite une intervention urgente et coordonnée des instances fédérales pour garantir la sécurité de nos citoyens. Nous sollicitons votre aide pour mettre en place des mesures concrètes et efficaces afin de résoudre ces problèmes de sécurité », a-t-elle écrit.
Mme Rosetti déplore également le fait que les citoyens se voient actuellement obligés de porter plainte individuellement auprès de la GRC pour les dommages subis. Une démarche qu’elle qualifie d’irréaliste compte tenu de la nature des incidents.