Les Salons funéraires Désourdy: près d’un siècle d’histoire

AFFAIRES.  Dans notre région, le nom des Désourdy est associé aux services funéraires depuis près d’un siècle.

L’aventure a débuté en 1928 à Henryville avec la mise sur pied par Ernest Désourdy d’une première entreprise funéraire. À l’époque, les gens étaient embaumés et exposés à leur domicile. Après deux ou trois jours d’exposition, les funérailles avec corbillard à chevaux avaient lieu à l’église paroissiale, suivies de l’inhumation.

En milieu rural et semi-rural, les premiers salons funéraires ont fait leur apparition au milieu du siècle dernier. Marchant sur les traces de leur père, les frères Jean-Marc et Fernand Désourdy ont suivi leur cours d’embaumeur à Montréal en 1958 avant de faire l’acquisition d’une première maison funéraire, à Farnham, en 1961. Cet établissement avait été fondé par J. Éléodore Brouillette.. Le frère des deux propriétaires associés, Léon Désourdy, a également oeuvré au sein de l’entreprise familiale jusqu’à son décès en 1983.

Nouvelles acquisitions

Fernand et Jean-Marc Désourdy ont fait l’acquisition de la maison funéraire Albert Bédard, de Cowansville, en 1967. Le salon de Cowansville et celui de Sutton, acquis en 1969, ont été revendus en 1979.

Les Désourdy ont également opéré un service d’ambulances à Farnham de 1961 à 1976 et à Cowansville de 1965 à 1976.

L’année 1971 a par ailleurs été marquée par l’acquisition de la maison funéraire d’Ange-Gardien. Cet établissement a finalement fermé ses portes en 2019.

Troisième génération

L’un des deux propriétaires associés, Fernand Désourdy, a pris sa retraite en 1995. Les fils de Jean-Marc, Jean-Pierre et Robert, ont alors racheté les actions de leur oncle tout en continuant à faire équipe avec leur père. En 1998, c’était au tour de Jean-Marc Désourdy de se départir de ses parts au profit des membres de la troisième génération. Puis, en 2014, Robert cédait les siennes à son frère Jean-Pierre, qui devenait alors l’unique propriétaire.

Les Désourdy ont rénové leurs établissements à tour de rôle au fil des ans. Le salon de Farnham a été agrandi en 1971, puis rénové en 1996 et 2007.  Le salon de Farnham s’est doté d’un columbarium en 1996 et d’un four crématoire en 2007. L’établissement a été ravagé par les flammes en 2011 et ses propriétaires en ont profité pour relocaliser les installations de Farnham sur la rue Saint-Paul.

« Il nous a fallu moins d’un mois pour reprendre nos opérations », signale Jean-Pierre Désourdy.

Le crématorium du groupe Désourdy dessert non seulement les cinq établissements de l’entreprise, mais également plusieurs autres entreprises funéraires dépourvus d’une telle installation.

« Nous procédons à 1600 crémations en moyenne chaque année. Le quart d’entre elles pour nos propres besoins et le reste pour d’autres salons funéraires », précise le propriétaire.

Année déterminante

L’année 2009 constitue une autre date charnière dans la petite histoire de l’entreprise familiale avec l’acquisition des cinq établissements (Cowansville – rues William et Buzzell – Knowlton, Sutton et Mansonville) de la Société corporative internationale, une multinationale américaine.

« Il s’agit des mêmes salons que mon père avait vendu à trois associés, il y a de cela 30 ans. Cette transaction est en quelque sorte venue boucler la boucle », précise Jean-Pierre Désourdy.

L’entreprise a franchi une autre étape décisive en 2016 avec la construction d’un nouveau bâtiment avec chapelle et salle de réception sur la rue Jean-Besré à Cowansville. 

La famille Désourdy comptait cinq salons funéraires au moment de la transaction et deux flottes de véhicules (corbillards de couleur noire à Farnham et de couleur grise à Cowansville). Tous ces actifs appartiennent maintenant à la Coopérative funéraire de Saint-Hyacinthe (voir autre article).

« Nous accompagnons 450 familles en deuil chaque année et effectuons 250 préarrangements. Certaines familles font confiance à notre entreprise depuis plusieurs générations », ajoute M.Désourdy.

Décision difficile

Jean-Pierre Désourdy reconnaît que la vente de l’entreprise familiale n’a pas été une décision facile à prendre, mais il estime que le temps était venu pour lui d’alléger sa tâche.

« J’aime les gens et je ne voulais pas les laisser tomber. J’ai cependant réalisé que plusieurs personnes moins âgées que moi décèdent chaque année et qu’il était dans mon intérêt de ralentir un peu pendant que je suis en bonne santé », explique celui qui a connu de nombreuses semaines de travail de sept jours depuis sa toute première funéraille à l’âge de 16 ans.

Le quinquagénaire dit avoir de plus en plus de difficulté à composer avec les lourdeurs administratives imputables aux exigences gouvernementales et est bien heureux de passer le flambeau aux administrateurs de la Coopérative funéraire de Saint-Hyacinthe.

« J’entends continuer à travailler au sein de l’entreprise pendant quelques années encore sur une base de trois ou quatre jours par semaine. Ça va me donner le temps de m’occuper un peu plus de ma propriété, de tondre la pelouse et de pelleter mon entrée de cour », mentionne à la blague ce bourreau de travail.