Passages illégaux à la frontière: Pascale St-Onge à Saint-Armand le 22 juillet
IMMIGRATION. La mairesse Caroline Rosetti et le conseil municipal de Saint-Armand poursuivent leurs pressions sur le gouvernement fédéral afin qu’il prenne les mesures nécessaires pour « sécuriser » la frontière canado-américaine.
Mme Rosetti maintient des contacts réguliers avec le bureau de la députée libérale Pascale St-Onge depuis plusieurs mois et vient d’écrire au ministre fédéral de la Sécurité publique, Dominic Leblanc, dans l’espoir d’obtenir une rencontre avec lui ou les membres de son administration.
La députée et ministre St-Onge entend se rendre à Saint-Armand, le 22 juillet, pour une visite de terrain. Elle en profitera pour s’entretenir avec la mairesse, les citoyens et avec les agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui patrouillent le secteur.
« Nous avons rajouté de l’argent pour la sécurité aux frontières dans le budget afin d’aider les municipalités qui font face à ces réalités-là. On veut s’assurer que notre pays soit accueillant, que les gens passent par les processus réguliers d’immigration le plus possible et que l’on contrôle adéquatement nos frontières », indique Mme St-Onge.
La Municipalité est également en contact avec le bureau de la députée Isabelle Charest.
« Nous savons très bien que le contrôle de la frontière n’est pas de juridiction provinciale, mais Mme Charest peut appuyer nos demandes », explique Mme Rosetti.
Une « passoire »
Ce n’est pas d’hier que l’administration Rosetti craint une recrudescence des passages illégaux sur le territoire de Saint-Armand.
« Les problèmes ont commencé avec la fermeture du chemin Roxham, en mars 2023, puis le phénomène s’est amplifié au fil des mois. La Gendarrmerie royale canadienne (GRC) reconnaît qu’il y a effectivement des passages illégaux le long de la frontière canado-américaine, mais elle prend soin de rappeler qu’il ne s’agit pas d’une situation spécifique à Saint-Armand », indique la mairesse.
Cette dernière avait convoqué une rencontre citoyenne, en février dernier, afin de permettre aux élus et aux citoyens de discuter du problème avec des représentants de la GRC. Cette rencontre a finalement été annulée à la dernière minute à la demande des forces policières.
La situation ne s’est visiblement pas améliorée depuis.
« Les passages illégaux sont assez fréquents. Au rythme de deux, trois ou quatre par semaine. Les gens traversent surtout en direction des États-Unis et non vers le Canada comme on aurait pu s’y attendre », résume Mme Rosetti.
Si le chemin Bradley a surtout défrayé les manchettes, les chemins Benoit, Luke et Pelletier auraient également la faveur des passeurs.
« Les modifications apportées sur Google Map à notre demande par le géant de l’informatique devrait aider à réduire l’affluence sur le chemin Bradley. Sur la nouvelle carte, on voit clairement le tronçon manquant entre les chemin Bradley et le chemin Ballard, situé à 500 m de la frontière en sol américain », se réjouit Mme Rosetti.
Craintes des citoyens
La mairesse de Saint-Armand laisse entendre qu’une anxiété s’est développée au sein de la population et que la présence occasionnelle de véhicules inconnus aux points de passage soulève des inquiétudes.
« Le 25 juin dernier, un véhicule a rebroussé chemin sur Bradley en apercevant les blocs béton installés par la Municipalité pour bloquer le passage. Il est plutôt rare que des individus traversent seuls. Il y a généralement quelqu’un qui les dépose ou qui les attend de l’autre côté de la frontière, comme les caméras des agriculteurs ou des chasseurs de notre région nous le démontrent », indique-t-elle.
« Nous n’avons aucune preuve que les gens qui traversent ne sont pas simplement en quête d’une vie meilleure. Certains citoyens se demandent si cette forme de crime (entrée illégale dans un autre pays) peut amener d’autres types de crime pouvant mettre leur sécurité en péril. Je peux même vous dire que certains de mes concitoyens ne font plus de signalement aux forces policières, car ils craignent des représailles de la part des passeurs », poursuit Mme Rosetti.