Elle réhabilite les «mauvaises herbes»

Après avoir pris le virage numérique à la fin de 2012 avec le lancement d’un  nouveau site Web, l’artiste Francine Potvin s’associe au poète Michel Côté en vue de la création d’une œuvre artistique sur le thème de la guérison, où les mots et les signes visuels s’entremêleront à qui mieux mieux.

«Le projet Guérison, coordonné par Isabelle Miron, écrivaine et Catherine Audet, commissaire d’exposition, jumellera cinq artistes en arts visuels à cinq écrivains. Le projet devrait connaître son point culminant, l’automne prochain, avec une publication dans la revue littéraire Contre-jour et la tenue d’une exposition collective à la Galerie rouge de Cowansville», résume la Farnhamienne, d’un ton enthousiaste.

Projets à court terme

Francine Potvin, qui partage son temps entre l’enseignement (prof de céramique à l’Université Concordia et suppléante en arts plastiques à la Commission scolaire du Val-des-Cerfs), l’éducation de ses trois garçons et la pratique de son art, ne manque pas d’idées, ni de projets. Cette dernière participera notamment à l’expo-vente annuelle de la Maison de la culture Au cœur de la Montérégie, en avril prochain, à Saint-Césaire. Sa candidature a par ailleurs été retenue pour l’expo-vente Ceramystic, en juin prochain, à Saint-Ignace.

La quinquagénaire souhaite également entreprendre des démarches pour pouvoir exposer ses œuvres en permanence dans un établissement spécialisé de Montréal.

«J’ai présenté une douzaine d’expositions solo et pris part à de nombreuses expositions collectives en trente ans de carrière, aussi bien au Québec qu’à l’étranger, mais je n’ai encore jamais été représentée par une galerie commerciale», précise celle dont les œuvres se retrouvent dans plusieurs collections de prestige (Banque nationale du Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec).

Hommage au règne végétal

Le cheminement artistique de Francine Potvin n’a rien de banal, ni de conventionnel. Ses œuvres rendent hommage au règne végétal à travers la céramique, l’estampe et la méthode du cyanotype, un procédé photographique ancien à image unique.

«J’ai toujours eu une attirance viscérale pour la nature et le règne végétal qui sont, pour moi, sources de curiosité et d’émerveillement. Comme beaucoup d’êtres humains, je me sens bien quand je suis entourée de verdure. Je prends plaisir à côtoyer la solitude des plantes qui sont devenues, au fil des ans, la matière première et mon sujet de prédilection dans le développement de mon parcours de création», explique Mme Potvin.

L’artiste en arts visuels adore parcourir les boisés et terrains vagues à la recherche de plantes sauvages qu’elle fera sécher, puis compressera, pour fabriquer les matrices qui serviront à l’impression des estampes.

«Je suis tout particulièrement fascinée par la croissance des adventices ou mauvaises herbes, ces plantes sauvages et rebelles qui forment des poches de résistance à la volonté de contrôle de l’homme», indique-t-elle.

Un an de préparation

La réalisation du site www.francinepotvin.com n’a pas été une mince affaire et a nécessité près d’un an de préparation.

«Ce projet, piloté par Todd Munro, a pu voir le jour grâce une bourse de l’Association des professeurs à temps partiel de l’Université Concordia», précise la principale intéressée.

Depuis son lancement, en décembre dernier, le site Web bilingue de Francine Potvin connaît un bon achalandage. Les visiteurs peuvent notamment y consulter la biographie de l’artiste, se familiariser avec sa démarche artistique et visualiser six de ses expositions les plus marquantes. L’artiste entretient également un blogue et rédige des textes d’humeur que les gens peuvent consulter à loisir.

«J’ai trouvé l’exercice intéressant. Ça m’a permis de faire le point sur ma carrière et de définir mes priorités pour le futur», précise la Farnhamienne, qui voit elle-même à la mise à jour de son site.