Incendie mortel à Farnham: le propriétaire accusé

Patrice Beauregard, le propriétaire de l’immeuble qui a été le théâtre d’un incendie mortel, à Farnham, le 9 septembre dernier, a été formellement accusé de l’homicide involontaire de Guillaume Savard, d’incendie criminel et d’incendie avec des intentions frauduleuses, vendredi après-midi.

Arrêté vendredi matin par les enquêteurs de l’Équipe d’enquête régionale de Cowansville de la Sûreté du Québec, Patrice Beauregard, qui réside à Dunham, est arrivé au palais de justice à bord d’une minifourgonnette banalisée de la SQ vers 15h40. Vêtu d’un t-shirt vert avec des inscriptions jaunes et de jeans foncés, il a brièvement comparu devant le juge vers 16h30.

La procureure de la couronne, Me Karyne Goulet, s’est opposée à la remise en liberté de l’accusé de 28 ans. Il doit donc revenir en cour lundi après-midi pour son enquête caution. «La Couronne s’est opposée en raison de la gravité objective du crime», a indiqué Me Goulet à sa sortie de la salle d’audience en faisant référence aux chefs d’accusation d’incendie criminel et d’homicide involontaire. En vertu du Code criminel, toute personne reconnue coupable de ces deux infractions est passible de l’emprisonnement à perpétuité.

Me Gerson Jr Foisy, qui représente l’accusé, a avoué être surpris de l’objection de la Couronne. «Le principe prévaut qu’il y a une remise en liberté et une présomption d’innocence. J’ai hâte d’entendre l’argumentaire de la poursuite», a-t-il indiqué. Me Foisy a ajouté qu’il venait de recevoir la preuve qui se contenait sur quelques DVD. Il précise toutefois que Patrice Beauregard n’était pas présent sur les lieux lorsque l’incendie s’est déclaré. Cela laisse croire que le dossier pourrait évoluer vers d’autres accusations, dont celle de complot, et d’autres arrestations, une information qui n’est cependant pas confirmée par la Sûreté du Québec.

Les accusations

Selon l’acte d’accusation, Patrice Beauregard est accusé d’avoir «intentionnellement ou sans se soucier des conséquences de son acte, causé par le feu ou par une explosion, un dommage à un immeuble, sachant ou en ne se souciant pas que celui-ci était habité ou occupé», d’avoir causé un incendie avec l’intention de frauder sa compagnie d’assurances ainsi que d’avoir causé la mort de Guillaume Savard. Pour ce dernier point, il a été accusé d’homicide involontaire coupable.  

Durant la comparution, Patrice Beauregard semblait avoir le regard absent. Me Foisy ne pouvait préciser l’état mental de l’accusé puisqu’il n’avait pas eu la chance de s’entretenir avec lui avant l’audience.

Des antécédents judiciaires

Beauregard n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. En décembre 2011, il avait été arrêté pour une histoire d’agression armée survenue à Bromont. Un party de bureau avait dégénéré et une altercation, impliquant Patrice Beauregard, avait éclaté. Beauregard avait alors fracassé une bouteille de bière sur la tête de la victime. «Il avait plaidé coupable et avait reçu une sentence de travaux communautaires», précise Me Foisy.

Rappelons que dans la nuit du 9 septembre, un incendie a éclaté dans un logement de la rue Principale Est à Farnham. Près de cinq heures après le début du brasier, la dépouille de Guillaume Savard a été découverte. L’endroit est immédiatement devenu une scène de crime. «Les enquêteurs de la MRC de Brome-Missisquoi avaient alors initié une enquête. Le travail exhaustif qui a été réalisé sur la scène et les démarches faites afin d’éclaircir les causes et les circonstances de l’incendie ont permis de procéder à cette arrestation», indiquait vendredi, par voie de communiqué, le sergent Hugo Fournier, porte-parole de la Sûreté du Québec de l’Estrie.