COVID-19: François Legault se lave les mains de tout ce qui va mal, accuse GND

QUÉBEC — Pendant la crise sanitaire, François Legault s’est attribué les mérites de tout ce qui allait bien, et s’est lavé les mains de tout ce qui allait mal, accuse Gabriel Nadeau-Dubois.

Le chef parlementaire de Québec solidaire a dénoncé mercredi ce qu’il perçoit comme étant de la lâcheté de la part du premier ministre.

Il a accusé M. Legault de chercher des boucs émissaires au lieu de répondre aux questions des familles qui ont perdu un être cher, par exemple dans un CHSLD.

La veille, confronté à des questions sur le CHSLD Herron, le premier ministre a semblé jeter le blâme sur la PDG du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Lynne McVey.  

«Je trouve ça lâche», a laissé tomber M. Nadeau-Dubois en point de presse, mercredi matin.

Il a souligné que M. Legault s’était pourtant attribué depuis deux ans «tous les pouvoirs», le Québec étant maintenu en état d’urgence sanitaire depuis le 13 mars 2020.

«Quand il y a des ratés, des scandales, des tragédies, qu’est-ce qu’il fait? Il trouve des boucs émissaires, il jette des gens sous l’autobus en disant: « Je ne le savais pas, ce n’est pas de ma faute ».

«C’est un manque de courage et de leadership. Soit on est responsable, soit on ne l’est pas. (…) On ne peut pas juste être responsable de ce qui va bien», a martelé M. Nadeau-Dubois.

Courriels et enregistrements

Près de 50 aînés sont morts dans des conditions atroces au CHSLD Herron lors de la première vague de la pandémie. L’ampleur de la tragédie a été dévoilée dans un reportage-choc publié par The Gazette.

Or, un courriel récemment déposé en preuve à l’enquête de la coroner, et repris mardi par les médias, démontre que deux ministres, Marguerite Blais et Danielle McCann, étaient au courant des problèmes à Herron.

Mercredi, des enregistrements obtenus par La Presse ont levé le voile sur l’ampleur du désarroi des propriétaires du CHSLD Herron dans les jours qui ont précédé la prise de contrôle de l’établissement par le CIUSSS.

Paniqués, Samantha Chowieri et son mari ont joint deux fois le 8-1-1. Dans les appels, on les entend crier leur désespoir et réclamer en vain un dépistage massif des résidants.

«Les gestionnaires du CHSLD Herron ont été complètement laissés à eux-mêmes», a dénoncé en point de presse mercredi le chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau.

«Lorsqu’on est contraint d’appeler au 8-1-1 pour tenter d’avoir de l’aide et que la réponse ne vient pas, c’est absolument choquant», a-t-il ajouté.

Seule une commission d’enquête publique et indépendante pourra faire toute la lumière sur ce que le Québec a vécu pendant la pandémie, estiment les partis d’opposition.

Les membres de la cellule de crise, y compris le premier ministre, doivent venir témoigner, insiste la cheffe libérale Dominique Anglade.

«La cellule de crise, comment les décisions se sont prises? Qui savait? Pourquoi les décisions? (…) Ce n’est absolument pas clair.

«Tout le monde qui était là devrait dire: bien, voici comment ça s’est passé, voici les informations, et voici ce que l’on va faire pour que plus jamais ça ne se reproduise. C’est ça, l’objectif ultime», a-t-elle maintenu.

La CAQ se défend

L’enjeu a rebondi à la période des questions, mercredi, où le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, s’est porté à la défense de son chef.

«Le premier ministre, à tous les jours durant l’année 2020-2021, était en conférence de presse ou ici au Salon bleu à répondre à tous les Québécois. 

«Il y a travaillé jour, après-midi, nuit. Il a passé des nuits blanches, M. le Président, pour faire en sorte que le système de santé fonctionne, pour faire en sorte de lutter sans relâche contre la pandémie», a-t-il déclaré.

Devant un François Legault ulcéré — «C’est la nouvelle façon de Québec solidaire de faire de la politique, de dire que le premier ministre est un lâche» —, M. Nadeau-Dubois a finalement retiré ses paroles.