COVID: la vaccination des parents protège les enfants

MONTRÉAL — Les enfants de moins de cinq ans dont les parents avaient été vaccinés contre la COVID-19 étaient ensuite moins susceptibles d’être victimes d’une infection grave par les variants Delta et Omicron du coronavirus, ont constaté des chercheurs français.

L’étude a été réalisée avant que la vaccination des enfants de moins de cinq ans ne soit recommandée dans plusieurs pays, ce qui a permis de mesurer l’impact de la vaccination des parents sur eux.

«L’idée générale, c’était de regarder au sein d’une population d’enfants hospitalisés pour une infection au SRAS-CoV-2 si le statut vaccinal des parents différait de la couverture vaccinale chez l’adulte en population générale», a résumé le docteur Naïm Ouldali de l’Hôpital universitaire Robert-Debré, mais qui était au CHU Sainte-Justine au moment où l’étude a été réalisée.

En s’appuyant sur des données officielles colligées en France depuis 2020, les chercheurs ont constaté que les enfants dont l’infection par le coronavirus était suffisamment grave pour justifier une hospitalisation avaient rarement des parents qui étaient tous les deux vaccinés contre le virus.

Il ne faut toutefois pas en conclure qu’un enfant de moins de cinq ans dont les parents sont adéquatement protégés n’a pas lui-même besoin d’être vacciné, a précisé le docteur Ouldali, puisqu’un enfant correctement vacciné sera moins à risque d’une infection sévère et conséquemment d’une hospitalisation.

Quand les deux parents étaient vaccinés, les chercheurs ont calculé une réduction du risque d’infection grave pour un enfant de 97 % pour le variant Delta et de 79 % pour le variant Omicron.

«On parle (…) du bénéfice de la vaccination parentale qui était extrêmement important dans la prévention d’une infection à SRAS-CoV-2 se compliquant d’une hospitalisation», a-t-il expliqué.

Les parents d’enfants de cinq ans ou moins sont le plus souvent de jeunes adultes d’une trentaine d’années pour qui «le bénéfice individuel de la vaccination n’est pas majeur», a poursuivi le docteur Ouldali, parce qu’ils sont généralement en bonne santé et qu’ils n’ont pas de facteurs de risque particuliers pour une infection grave au SRAS-CoV-2.

Il s’agit donc de la population qui pourra être la plus hésitante à se faire vacciner puisque, abstraction faite du risque de COVID longue, elle ne ressentira probablement que des symptômes bénins en cas d’infection.

«Le bénéfice (de la vaccination) ne sera pas uniquement pour vous, il sera aussi pour vos enfants en bas âge, a dit le docteur Ouldali à l’intention des jeunes parents. Le message qu’on veut véhiculer, ce n’est pas non plus ‘ne vaccinez pas vos enfants parce que si vous êtes vaccinés, ils sont tranquilles’. C’est vraiment de vacciner les deux parce que ça nous permet de mettre une protection supplémentaire vis-à-vis d’un risque qui ne pourra jamais être à zéro.»

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical JAMA Open Network.