D’autres accusations au Nunavut contre le prêtre oblat défroqué Eric Dejaeger
KINGSTON, Ont. — Un prêtre oblat défroqué et délinquant sexuel déjà condamné fait face à huit nouvelles accusations criminelles pour des agressions sexuelles qu’il aurait commises alors qu’il vivait au Nunavut.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’Iqaluit affirme qu’Eric Dejaeger a été arrêté mercredi à Kingston, en Ontario, en vertu d’un mandat d’arrêt pancanadien.
Selon la police, il sera transporté à Iqaluit pour comparaître devant la Cour de justice du Nunavut.
La GRC n’a donné aucun détail sur le moment et le lieu des agressions présumées, mais a indiqué que les accusations découlaient d’enquêtes menées entre 2011 et 2015.
Dejaeger, né en Belgique et devenu citoyen canadien en 1977, a déjà été reconnu coupable de nombreuses infractions sexuelles.
Il a purgé une partie d’une peine de cinq ans à compter de 1990 pour des crimes sexuels contre des enfants à Baker Lake, au Nunavut, commis entre 1982 et 1989. Après sa libération, il a appris que la GRC enquêtait sur ses activités à Igloolik, et s’est enfui en Belgique. Il a été extradé vers le Canada en 2011 pour violation de l’immigration.
En 2015, Dejaeger a été condamné à 19 ans de prison pour 32 crimes qu’il a commis contre des enfants inuits et certains adultes entre 1978 et 1982 à Igloolik. Les condamnations comprenaient attentat à la pudeur, séquestration et bestialité.
Dejaeger avait plaidé coupable à huit chefs d’accusation et avait été reconnu coupable de 24 autres chefs d’accusation, en grande partie contre des enfants âgés de 8 à 12 ans. Les détails des crimes étaient si épouvantables que la condamnation du juge s’est accompagnée d’une mise en garde.
Plus tard en 2015, il a également été condamné pour des crimes sexuels contre des enfants en Alberta, à purger en même temps que sa peine pour les accusations d’Igloolik.
Il a été libéré d’office en mai 2022 après avoir purgé les deux tiers de sa peine. Sa libération conditionnelle comprenait de nombreuses restrictions, notamment qu’il ne soit pas entouré d’enfants sans la présence d’un tuteur et qu’il poursuive une thérapie pour déviance sexuelle.
Le révérend Ken Thorson, des Oblats de Marie-Immaculée Lacombe Canada, a déclaré qu’ils «condamnent tout acte d’abus sexuel».
«À ce stade, nous n’avons pas encore été contactés par la police, mais nous nous engageons pleinement à coopérer avec les autorités alors que ce processus se poursuit», a affirmé M. Thorson dans un communiqué.
«Les abus du clergé sont une tragédie, et nous sommes profondément désolés pour tous les survivants qui ont été blessés par Eric ou tout autre Oblat, prêtre catholique ou chef religieux.»