Discours inaugural: Legault veut s’attaquer au déclin du français à Montréal

QUÉBEC — Le premier ministre François Legault mise sur un meilleur contrôle de l’immigration pour freiner le déclin du français à Montréal, une situation qu’il qualifie de «dramatique».

Son objectif serait d’accueillir au Québec une immigration 100 % francophone, d’ici 2026. «C’est ça qu’on doit viser», en ce qui a trait aux immigrants de la catégorie économique, a-t-il dit mardi.

Dans son discours inaugural, qui sera prononcé mercredi à compter de 15 heures à l’Assemblée nationale, il donnera un aperçu des mesures qu’il entend privilégier pour inverser la tendance lourde du recul du français au Québec, particulièrement dans la grande région de Montréal, mais il n’est pas question pour autant de rouvrir la loi 96, ni d’étendre la loi 101 au cégep.

En mêlée de presse mardi, quelques minutes avant la reprise des travaux parlementaires, M. Legault n’a pas fait mystère du fait que deux grandes préoccupations l’habitaient: la transition vers une économie verte, mais surtout, l’importance à accorder au déclin du fait français. 

Selon lui, le coup de barre à donner pour inverser la tendance sera rendu possible grâce aux compétences linguistiques des immigrants, qui sont actuellement francophones à environ 80 %, dans la catégorie économique.

«La clé, c’est vraiment autour de l’immigration», a dit le premier ministre, qui dévoilera mercredi les grandes priorités et orientations de son deuxième mandat à la tête du gouvernement.

Par ailleurs, il existe un «vrai défi», à relever en discutant avec Ottawa, en ce qui a trait aux réfugiés et aux immigrants se classant dans la catégorie des réunifications familiales.

«Je suis ouvert à toutes les suggestions», a commenté le premier ministre, se montrant inquiet de constater que l’île de Montréal comptait désormais moins de 50 % de francophones.

Le Québec accueille quelque 50 000 nouveaux arrivants par année.

Il faut «absolument arrêter le déclin du français», a-t-il martelé, indiquant son intention d’appliquer la loi 96, la vaste réforme de la loi 101 sur l’encadrement linguistique et un effort accru en francisation, adoptée durant le premier mandat, et qui relève dorénavant du ministre Jean-François Roberge.

La loi 96, «il faut l’appliquer, il faut franciser, il faut donner plus de cours, plus de chances à tout le monde d’apprendre le français», a-t-il dit, sans élaborer sur les mesures à privilégier.