Dominique Anglade veut réintégrer Marie-Claude Nichols dans le caucus libéral

QUÉBEC — La cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a tenté lundi de résorber la crise qui secoue son parti, en tentant de réintégrer dans son caucus la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, expulsée jeudi de son équipe de députés, une décision ayant soulevé un tollé et la réprobation de nombreux libéraux.

Partant de là, deux inconnues demeurent: la députée va-t-elle accepter de tourner la page et le leadership de la cheffe sera-t-il affecté par ce cafouillage?   

La balle est donc dans le camp de la nouvelle députée indépendante, qui n’a pas dit lundi si elle acceptait la main tendue par son ancienne cheffe, qui l’a répudiée il y a quelques jours à peine.

À la demande répétée de Mme Anglade au cours des derniers jours, les deux femmes ont eu une rencontre lundi matin pour voir s’il était possible de trouver un terrain d’entente permettant à toutes les deux de sauver la face, en effaçant la «décision précipitée» ayant conduit à la rupture brutale de jeudi dernier. 

Mais la députée se laisse désirer, n’ayant dit ni oui, ni non, au terme de la rencontre. «Il n’y a pas d’échéance» fixée à l’élue pour donner sa réponse, a dit Mme Anglade en entrevue téléphonique, refusant de dire si la députée avait posé ses conditions pour revenir éventuellement dans le giron libéral parlementaire.

En marge de la composition du cabinet fantôme de l’opposition officielle, le président du caucus, Enrico Ciccone, annonçait jeudi que Mme Nichols était exclue du caucus libéral, parce qu’elle n’était pas «une joueuse d’équipe», ayant refusé les rôles proposés par la cheffe dans l’équipe des porte-parole. Mme Nichols souhaitait un poste de vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui lui a été refusé. Mme Anglade lui a plutôt offert d’être porte-parole dans le secteur des transports, ce que la députée a décliné, préférant ne jouer aucun rôle dans l’opposition officielle, une position qui a mis le feu aux poudres et provoqué son expulsion. 

Depuis, de nombreux ex-élus libéraux, députés et ministres, ont dénoncé l’expulsion de la députée, un geste jugé démesuré et injuste. D’aucuns ont aussitôt extrapolé, estimant que cette décision aurait pour effet de rendre encore plus fragile le leadership de la cheffe, déjà affaibli par les résultats désastreux obtenus par le Parti libéral du Québec (PLQ) le 3 octobre.

Lundi, Mme Anglade, qui s’était tenue loin des médias depuis jeudi, a tenté de réparer les pots cassés. Elle a choisi de parler publiquement de la situation, tout en renouvelant sa confiance envers le nouveau président de son caucus.

Son message à la députée: «Trouvons une voie de passage», pour qu’elle puisse réintégrer le caucus de l’opposition officielle, a dit Mme Anglade, en entrevue téléphonique.

Elle a dit «assumer pleinement» la décision prise jeudi dernier de montrer la porte à la députée de Vaudreuil, réélue le 3 octobre sous la bannière libérale pour un troisième mandat. Sauf qu’après coup elle juge que cette histoire «est allée trop loin», a dit Mme Anglade, qui renonce à chercher des coupables. 

«Il y avait une question d’équité (entre les députés), par rapport à tous les dossiers. On voulait que tout le monde prenne sa place», a-t-elle fait valoir, pour justifier l’exclusion de Mme Nichols la semaine dernière.

Leadership contesté?

À propos des critiques entendues ces derniers jours, qui portaient à la fois sur l’exclusion de la députée et les conséquences éventuelles sur le leadership de la cheffe, Mme Anglade ne semble pas en prendre ombrage.

«D’un point de vue humain, c’est pas super agréable» d’entendre des commentaires négatifs, mais elle se dit confiante que le temps jouera en sa faveur d’ici la tenue du congrès, qui doit avoir lieu en 2023, et durant lequel elle fera l’objet d’un vote de confiance des membres.

À maintes reprises, Mme Anglade a affiché son intention de demeurer cheffe du PLQ.