Donald Trump affirme que son projet de bouclier antimissile inclura le Canada
WASHINGTON — Le président américain Donald Trump a annoncé mardi les détails de son projet de bouclier antimissile «Dôme doré» et a expliqué que la participation du Canada était «immanquablement logique».
«Le Canada nous a contactés et souhaite y participer, a expliqué M. Trump. Nous allons donc discuter avec eux. Ils souhaitent également une protection, et c’est pourquoi, comme d’habitude, nous aidons le Canada.»
Le président affirme que ce système complexe et multicouche coûtera 175 milliards $ et sera achevé au cours de son mandat, qui se termine en 2029. Il a précisé qu’il «déploiera des technologies de nouvelle génération sur terre, en mer et dans l’espace, notamment des capteurs et des intercepteurs spatiaux».
Donald Trump a expliqué que le système serait capable d’intercepter des missiles lancés depuis l’autre bout du monde ou depuis l’espace.
Il a fait campagne sur un projet de création d’un «Dôme doré», inspiré du réseau de défense israélien «Dôme de fer», mais certains critiques ont affirmé qu’il serait trop coûteux et trop difficile à déployer sur une si grande étendue de terre.
Malgré les affirmations de Donald Trump concernant les coûts, le Bureau du budget du Congrès a estimé plus tôt ce mois-ci que les composantes spatiales du programme pourraient à elles seules coûter jusqu’à 542 milliards $ au cours des 20 prochaines années.
M. Trump a affirmé mardi que son administration travaillerait avec le Canada sur la «tarification» et qu’il «paierait sa juste part».
«Nous discutons avec eux sur la tarification. Ils sont très au courant», a-t-il ajouté.
Le cabinet du premier ministre a indiqué dans un communiqué que les Canadiens avaient confié au premier ministre Mark Carney «un mandat fort pour négocier une nouvelle relation économique et sécuritaire globale avec les États-Unis».
«À cette fin, le premier ministre et ses ministres mènent des discussions approfondies et constructives avec leurs homologues américains, indique le communiqué. Ces discussions incluent naturellement le renforcement du NORAD et des initiatives connexes, telles que le Dôme doré.»
Le Canada et les États-Unis collaborent déjà par l’intermédiaire du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ou NORAD. Le rôle du Canada dans le Dôme doré, ainsi que le coût de cette collaboration, restent à déterminer. Le Canada est depuis longtemps critiqué par plusieurs administrations américaines pour ne pas avoir atteint l’objectif de dépenses de défense fixé pour son adhésion à l’OTAN.
Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises que les États-Unis protégeaient le Canada et a appelé à une sécurité accrue dans l’Arctique afin de freiner la présence accrue de la Russie et de la Chine dans la région. Certains experts ont affirmé que les menaces d’annexion du Groenland et du Canada formulées par le président découlaient en partie de préoccupations liées à l’Arctique.
Ottawa a également souligné la nécessité d’accroître ses investissements en matière de défense. Mark Carney s’est engagé à atteindre cet objectif de l’OTAN — l’équivalent de 2 % du produit intérieur brut — d’ici 2030.
En mars, le premier ministre Carney a annoncé l’achat de radars de 6 milliards $ à l’Australie et l’expansion des opérations militaires dans l’Arctique. Le système de radar Over-the-Horizon devrait fournir une couverture radar d’alerte avancée depuis la frontière canado-américaine jusqu’à l’Arctique, avait alors déclaré le cabinet du premier ministre.
La mise à jour de la politique de défense de l’année dernière s’est engagée à investir dans la défense aérienne et antimissile intégrée.
Donald Trump a semblé prendre note des efforts du Canada lors d’une rencontre avec Mark Carney à la Maison-Blanche plus tôt ce mois-ci. Le président a déclaré: «Le Canada renforce sa participation militaire.»
— D’après des informations de l’Associated Press