Hockey Canada: démission de Andrea Skinner au sein du conseil d’administration

MONTRÉAL — La présidente par intérim du conseil d’administration de Hockey Canada, Andrea Skinner, a remis sa démission, a confirmé l’organisme national. Elle a également l’intention de quitter son rôle en tant que membre du conseil d’administration.  

Mme Skinner s’est jointe au conseil d’administration en tant que bénévole pour la première fois en novembre 2020. 

En août dernier, Andrea Skinner a été nommée à titre de présidente intérimaire du conseil jusqu’à la fin du mandat du conseil d’administration actuel prévu en novembre 2022. Elle succédait alors à la démission de Michael Brind’Amour qui avait suscité de nombreuses critiques pour sa gestion des allégations de viol collectif impliquant l’équipe nationale junior masculine de 2018.

«Après mûre réflexion et à la lumière des événements récents, il ne me paraît plus raisonnable de continuer à donner mon temps bénévolement à titre de présidente intérimaire ou d’administratrice pour l’organisation», a mentionné Mme Skinner dans une déclaration publiée par l’organisation.

«Je suis reconnaissante envers les membres de Hockey Canada qui m’ont élue au conseil d’administration et qui m’ont donné l’occasion d’apporter des changements positifs pour notre sport et pour Hockey Canada», a indiqué l’avocate de Toronto dans sa déclaration. 

Elle poursuit en mentionnant qu’elle a apprécié le soutient qu’elle a reçu «de la part de nombreux Canadiens, surtout des femmes, qui cherchent également à exercer une influence positive sur le hockey et le monde du sport.»

Mme Skinner a affirmé que malgré les défis récents, elle était heureuse d’avoir côtoyé plusieurs bénévoles, commanditaires et autres personnes dévouées. 

Le porte-parole en matière de Sports, Sébastien Lemire, a écrit sur Twitter que Mme Skinner avait pris «la décision qu’elle devrait prendre.» «Maintenant, pour le bien de tous, le grand ménage doit se poursuivre au sein d’Hockey Canada», a ajouté le bloquiste. 

Hockey Canada fait l’objet d’un examen minutieux depuis mai, lorsqu’il a été révélé qu’un montant d’un règlement à l’amiable non divulgué avait été versé à une femme qui alléguait dans une poursuite de 3,55 millions $ qu’elle avait été agressée sexuellement par huit joueurs — dont des membres de l’équipe mondiale junior du pays — après un gala en 2018 à London, en Ontario. 

Des allégations d’agressions sexuelles impliquant l’équipe junior mondiale de 2003 ont fait surface en juillet. Aucune de ces allégations n’a été prouvée devant les tribunaux.

Il a également été révélé que Hockey Canada gardait un fonds en partie alimenté par les frais d’inscription au hockey mineur pour payer les responsabilités non assurées, y compris les réclamations pour agression et abus sexuels. 

Des réunions seraient prévues ce week-end afin de discuter d’autres changements au sein de l’organisation.

Cette semaine, les pressions pour un changement à la direction de Hockey Canada se sont intensifiées lors des audiences parlementaires à Ottawa. 

Le premier ministre Justin Trudeau a dit que la direction de l’organisation sportive doit partir et a souligné que les gens avaient perdu confiance en Hockey Canada. Il a par ailleurs laissé entendre qu’un nouvel organisme national du hockey pourrait devoir être créé pour remplacer Hockey Canada.

La ministre des Sports, Pascale St-Onge, a aussi appelé à des démissions. 

Or, Mme Skinner a comparu mardi par vidéo devant des députés aux côtés de M. Brind’Amour lors d’une réunion du comité permanent du Patrimoine canadien à Ottawa. Elle affirmait ne pas partager le point de vue des élus qui réclament unanimement des départs. 

La Torontoise continuait de réitérer qu’il était faisable de changer la culture au sein de l’organisme national tout en maintenant une stabilité à la haute direction. 

Elle a insisté sur le fait que le hockey ne devrait pas être un «bouc émissaire» ou une «pièce maîtresse» d’une culture toxique qui existe ailleurs dans la société, et a fait référence à des politiciens qui ont été accusés d’inconduite sexuelle lors de l’audience de mardi.

À la suite de cette audience, les fédérations provinciales du hockey amateur ont commencé à retenir leurs cotisations des joueurs auprès de Hockey Canada. 

Hockey Terre-Neuve est devenue samedi la quatrième organisation provinciale à retenir ses cotisations pour Hockey Canada, imitant ainsi Hockey Québec, Hockey Nouveau-Brunswick et la Fédération de hockey de l’Ontario.

Dans la foulée des révélations, de nombreux commanditaires ont voulu se dissocier de Hockey Canada. Des entreprises telles que Canadian Tire, Tim Horton, Chevrolet Canada et bien d’autres ont annoncé le retrait de leur soutien financier à Hockey Canada.  

– En collaboration avec Jessica Smith