La médiation entre les médecins de famille et le gouvernement du Québec prend fin

MONTRÉAL — La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) annonce mettre fin à la médiation avec le gouvernement du Québec, dans une déclaration publiée mercredi.

Les discussions entre la FMOQ et le gouvernement visent à renouveler leur entente-cadre échue depuis deux ans.

La FMOQ explique dans sa déclaration publiée mercredi avoir «soumis des propositions constructives, équilibrées et orientées vers des solutions concrètes pour améliorer l’accès aux soins de première ligne» lors des échanges.

Elle estime avoir fait assez d’efforts et accuse le gouvernement de n’avoir «fait preuve d’aucune flexibilité», «d’aucune ouverture» lors des discussions et de chercher à «imposer sa vision: le projet de loi 106 ou rien».

La FMOQ et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) s’opposaient dès le début des discussions au projet de loi 106, et demandaient à ce que celui-ci soit retiré. Par cette loi, le gouvernement souhaite lier la rémunération des médecins omnipraticiens, mais aussi celle des médecins spécialistes, à des indicateurs de performance.

«Il est devenu impossible de poursuivre la médiation, puisque le dialogue est vidé de sens», a déploré le président-directeur général de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot.

Suite à l’échec de la médiation avec le gouvernement, la FMOQ débute une escalade de ses moyens de pression et annonce un boycottage de l’enseignement aux étudiants en médecine dès jeudi.

La FMOQ souhaite également que le différend soit désormais soumis «à un arbitrage indépendant», comme en Ontario.

Lorsque l’offre de médiation du gouvernement Legault avait été proposée, la FMOQ avait affirmé qu’en cas d’échec de celle-ci, elle devrait mener à un arbitrage.

La fédération avait déposé une requête devant un tribunal pour demander un arbitrage indépendant, mais le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait refusé cette option, en affirmant qu’elle coûterait 1,8 milliard $.

La FMOQ estime cependant qu’il s’agit de la seule solution pour sortir de «l’impasse actuelle et restaurer un climat de confiance».

Suite à la décision de la FMOQ de mettre fin à la médiation, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale, France-Élaine Duranceau, s’est également exprimée sur les réseaux sociaux : «Le gouvernement se désole de la décision de la FMOQ. Nous avions mis sur la table des engagements pour les GMF. Nous sommes toujours prêts à négocier.»