Nouvelle étude sur la santé cognitive des aînés

MONTRÉAL — Des chercheurs canadiens recrutent 350 aînés, dont une soixantaine au Québec, pour participer à un programme en ligne afin d’accroître leurs connaissances sur les troubles neurocognitifs et d’améliorer leurs habitudes de vie.

Le programme Santé Cerveau PRO, du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement, offrira notamment aux participants des modules éducatifs interactifs bilingues pour les inciter à améliorer leur santé physique et cognitive, et à réduire les facteurs de risque associés au développement d’un trouble neurocognitif.

Le programme abordera sept domaines clés qui ont une incidence sur le risque de développer un trouble neurocognitif : l’exercice physique; l’alimentation; le sommeil; la santé psychologique et les liens sociaux; l’engagement cognitif; la santé cardiovasculaire; et la vision et l’audition.

«Dans cette première grande étude, on veut essayer de voir si on réussit effectivement à augmenter ce qu’on appelle la littéracie liée à la maladie, a expliqué la professeure Sylvie Belleville, la directrice de l’équipe d’experts canadiens ayant développé le programme Santé Cerveau PRO.

«Donc, est-ce que les gens comprennent mieux les facteurs de risque? Qu’est-ce qu’ils savent? Est-ce qu’ils sont sensibilisés à tout ça? Et puis, est-ce qu’on a un effet effectivement sur leur style de vie?»

Chaque module comprend plusieurs vidéos de 10 minutes et des activités interactives. Le contenu proposé aux participants sera personnalisé, tant que faire se peut, en fonction de leur mode de vie et des facteurs de risque qu’ils présentent.

Chaque participant recevra par ailleurs un bandeau EEG pour mesurer l’activité du cerveau pendant le sommeil et un accéléromètre pour suivre leur activité physique, ce qui devrait permettre de mesurer et de quantifier l’impact du programme.

Les troubles neurocognitifs devraient toucher près d’un million de Canadiens d’ici 12 ans et la réduction des facteurs de risque qui y sont associés est une priorité nationale de plus en plus urgente, font valoir les chercheurs.

«Comme c’est par le web, ça veut dire qu’on atteint les gens qui n’ont peut-être pas accès à un gym ou qui vivent en région ou qui ont peut-être un peu plus de difficultés à se mobiliser en dehors de leur appartement, a ajouté Mme Belleville, qui est également professeure titulaire au département de psychologie de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche en neuroscience cognitive du vieillissement et plasticité cérébrale.

«Donc c’est un peu ça l’intérêt. Mais en même temps, il faut que ça marche, donc il faut savoir si effectivement les gens intègrent ces interventions.»

Le recrutement des participants s’étirera jusqu’en octobre. Ceux qui sont choisis seront appelés à participer au programme pendant environ dix mois. Pour cette première phase, les chercheurs sont intéressés à recruter des aînés qui présentent au moins un facteur de risque associé aux troubles neurocognitifs, avec l’objectif de réduire celui-ci pendant l’étude.

Cette première phase permettra de déterminer si de telles interventions à distance et à la maison, offertes de manière graduelle et personnalisée, permettront de pousser les aînés dans la bonne direction en les amenant à adopter des habitudes de vie favorables à leur santé cognitive.

On vérifiera aussi si la durée proposée de dix mois est appropriée et si certains aînés répondent mieux que d’autres aux interventions. Le programme pourrait éventuellement être élargi, sur la base de ces constatations.

Les chercheurs espèrent aussi que cela procurera aux aînés un sentiment de contrôle sur leur santé cognitive. 

Au Québec, les chercheurs travailleront enfin en partenariat avec la Fédération québécoise des Sociétés Alzheimer pour examiner si le programme répond vraiment aux besoins des organismes communautaires qui sont directement en lien avec les aînés.

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Sur internet: www.canthumbsup.ca