Sondage: les remarques préjudiciables ou racistes bien présentes sur le web au Canada

OTTAWA, Ill. — Plus de la moitié des Canadiens âgés de moins de 35 ans sont confrontés à des remarques racistes ou préjudiciables sur les immigrants sur Internet.

Un nouveau sondage en ligne mené par la firme Léger en collaboration avec l’Association d’études canadiennes signale que 42 % de tous les répondants ont déclaré avoir vu ou entendu du contenu raciste sur les immigrants dans le cyberespace. Près de la moitié des personnes âgées de 18 à 34 ans ont déclaré avoir été confrontées à des remarques racistes sur les Noirs en ligne, et la même proportion a entendu de telles remarques sur les Autochtones.

Environ deux sur cinq dans le même groupe d’âge ont déclaré avoir vu ce type de contenu sur les Canadiens d’origine asiatique.

Le cas d’un homme armé blanc accusé d’avoir assassiné 10 personnes noires lors d’une attaque raciste survenue dans un supermarché de Buffalo, aux États-Unis, le week-end dernier, a mis en évidence le rôle des médias sociaux dans la promotion de la haine.

Jack Jedwab, président de l’Association d’études canadiennes, n’est pas étonné que les jeunes soient plus susceptibles de voir ce type de contenu. « Beaucoup plus de jeunes sont exposés à ces choses parce qu’ils sont beaucoup plus actifs et engagés sur les réseaux sociaux », à son avis.

Environ 10 % des personnes interrogées ont déclaré voir souvent des remarques racistes en ligne sur différents groupes raciaux.

« Je ne pense pas que vous puissiez affirmer qu’un sur 10 n’est pas si élevé, car cela représente en fait un nombre important de personnes qui voient ce type de diatribe quotidiennement dans les médias sociaux », selon M. Jedwab.

Les répondants non blancs étaient plus susceptibles que leurs homologues blancs de dire avoir été confrontés à des remarques racistes en ligne. Environ trois répondants non blancs sur cinq ont déclaré avoir été confrontés à des remarques racistes sur les immigrants, contre environ deux répondants blancs sur cinq.

Le ministère américain de la Justice enquête sur la fusillade de Buffalo en tant que crime de haine et acte d’extrémisme violent à motivation raciale.

Une exposition régulière à des contenus racistes et haineux en ligne peut désensibiliser les gens, permettant potentiellement à un phénomène marginal de devenir courant, d’après Jack Jedwab.

Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils faisaient lorsqu’ils étaient confrontés à ce type de contenu, les jeunes ont répondu qu’ils ne faisaient rien « parce qu’il y en avait trop et qu’ils ne savaient pas par où commencer pour y faire face », a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Canada a proposé une loi visant à réprimer les discours de haine et les abus en bloquant certains sites Web et en obligeant les plateformes à supprimer rapidement le contenu.

Le sondage a été mené en ligne auprès de 1697 Canadiens au cours de la semaine du 25 avril, bien avant la tuerie de Buffalo, et ne peut se voir attribuer une marge d’erreur.