La défaite face à Nery Plata force Clavel et GYM à passer au plan B

LAVAL, Qc — Yvon Michel avait déjà tout prévu pour Kim Clavel: des combats à la Place Bell en avril et en septembre, suivi d’un combat d’unification pour les quatre ceintures des mi-mouches au Centre Bell en décembre.

Cet ambitieux plan A a été relégué aux oubliettes à la suite de la défaite face à la championne de la World Boxing Association Yesica Nery Plata, qui détient maintenant la ceinture du World Boxing Council, qui appartenait à Clavel jusqu’à vendredi.

Maintenant, place au plan B.

«Le combat de Kim, par moment, c’était presque irréel à quel point c’était intense, à un niveau élevé. Ça m’a fait penser à la façon dont je me sentais dans le combat de Jean Pascal contre Carl Froch, en Angleterre, a raconté Michel dans les entrailles de la Place Bell, vendredi. Chaque round, je me demandais comment ils faisaient pour en donner autant, comment ils faisaient pour être aussi intenses. Jean Pascal avait perdu par décision unanime, mais il avait prouvé qu’il avait les ressources requises pour un jour être capable de se regrouper et de devenir champion.

«Ce que Kim a fait comme performance (vendredi) soir, elle a démontré que c’était une boxeuse de finale. Qu’elle soit championne du monde ou pas, je suis convaincu qu’on va être capable d’amener beaucoup de monde. On va prendre le plan B, tout simplement. (…) Je ne perds pas du tout ma confiance en Kim Clavel. On va repartir, on va remonter. J’espère juste qu’elle aussi comprenne que ce n’est pas la fin du monde.»

Des mots justes, car Clavel (16-1, 3 K.-O.) semblait profondément abattue quand elle a rencontré les nombreux journalistes sur place, peinant souvent à refouler ses larmes.

On a évoqué au courant de la semaine à quel point c’était maintenant à elle de mener la troupe de Groupe Yvon Michel, d’être la championne qui donne le temps à l’organisation de développer la relève. Était-ce trop de pression pour elle?

«C’est possible. Je ne veux pas me remettre en question: je veux sortir d’ici la tête haute, a-t-elle nuancé. Je veux me mettre de la glace dans la face et demain, je veux manger des hot-dogs ‘steamés’! 

«Il y a sûrement des choses qui vont changer dans ma préparation. En défensive, j’ai tellement un coeur de guerrière que j’essaie trop d’en faire, a-t-elle ajouté en sanglots. Je veux trop en donner: je suis un show. On va travailler et on va revenir.»

Si Nery Plata a évoqué la possibilité d’un combat revanche — au Mexique cependant —, le clan Clavel n’est pas à cette étape.

«On a donné tout un combat. Ce n’était pas ‘plate’, a souligné Clavel. Aujourd’hui, je ne pense pas à une revanche. Je veux juste décanter, regarder mon combat, parler avec mon équipe. Je veux travailler les choses qui feront en sorte que je serai championne unifiée un jour. Je n’y crois pas moins.»

«Je ne l’enverrais pas dans un combat revanche immédiatement, a pour sa part indiqué Michel. Elle a des choses à travailler. On doit lui offrir un ou quelques combats pour la remettre sur la voie.»

Si le résultat de la finale n’est pas celui escompté par Michel, il n’avait rien à redire sur la soirée.

«Ça a été une soirée superbe, au-delà de nos espérances. On souhaitait vendre 4000 billets; nous en avons vendu 4126. Je n’aurais jamais pensé ça quand j’ai commencé (vendre autant de billets) pour un combat de 108 livres, et de filles. C’est certain qu’on est déçus du résultat du dernier combat de la soirée, mais dans l’ensemble, ça a été une superbe soirée. Vincent Morin a fait du bon travail dans le jumelage des boxeurs, les combats étaient équilibrés.»

Le prochain rendez-vous de GYM aura aussi lieu à la Place Bell, quelque part en mars avec le combat éliminatoire opposant Jean Pascal à Michael Seifert. Michel ne pouvait donner la date de cet événement, car il ne sait pas quand Pascal, qui a contracté la COVID, pourra reprendre l’entraînement.

«On avait parlé du 16 mars, mais pour cela, il faudrait que Jean soit dans le gym ce week-end», a indiqué le promoteur, qui ne pouvait en dire plus.