La Québécoise Chloé Dufour-Lapointe aimerait bien suivre les traces de Jennifer Heil

MONTRÉAL — La Québécoise Chloé Dufour-Lapointe a confié qu’elle aimerait bien suivre les traces de Jennifer Heil, après avoir officiellement annoncé sa retraite du ski acrobatique mercredi. 

Arrivée sur le circuit de la Coupe du monde en 2007, alors qu’elle n’avait que 16 ans, Chloé Dufour-Lapointe a été la première représentante de sa famille à joindre l’équipe nationale. Heil, une bosseuse albertaine qui a remporté l’or aux Jeux olympiques de Turin en 2006 et l’argent aux Jeux olympiques de Vancouver quatre ans plus tard, l’avait prise sous son aile à l’époque, mettant la table pour une longue carrière ponctuée de nombreux exploits.

«Ç’a passé tellement vite; le temps d’un clin d’oeil! Quand tu es dedans, tu as l’impression que ça passe lentement, mais en réalité ça va super vite», s’est d’abord exclamée Chloé Dufour-Lapointe en entretien téléphonique à La Presse Canadienne.

La principale intéressée a néanmoins indiqué qu’elle comptait continuer de faire du ski, de manière récréative, puisque ce sport est toujours une passion pour elle, et elle n’a pas fermé la porte à la possibilité de graviter un jour en coulisses dans l’univers du ski de haute performance — pour faire du mentorat auprès des jeunes bosseurs canadiens qui tentent de percer sur la scène internationale, par exemple. 

«C’est certain que c’est quelque chose que j’aimerais faire, car Jennifer Heil l’avait fait avec moi à l’époque. Cependant je n’ai pas reçu d’offre à ce niveau-là (de Ski acro Canada)», a-t-elle dit.

Chloé Dufour-Lapointe pourrait ainsi transmettre tout son savoir et toute l’expérience acquise au fil des ans, car sa feuille de route est plutôt étoffée.  

Médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, elle a aussi conclu la saison 2015-16 en soulevant un globe de cristal. Durant son parcours, elle s’est retrouvée sur un podium de la Coupe du monde en 27 occasions.

La Montréalaise aura pris part à 186 événements de la FIS (Fédération internationale de ski), dont 127 épreuves individuelles. En Coupe du monde, son compteur s’arrête à 142, ce qui la place à égalité avec son compatriote Pierre-Alexandre Rousseau pour le plus grand nombre de départs dans le circuit.

Chloé Dufour-Lapointe a aussi participé à 14 Championnats du monde, où elle a réussi à monter deux fois sur le podium des bosses en parallèle, décrochant l’argent en 2011 et l’or en 2013.

«Bien que nous soyons tristes de la voir quitter le côté compétitif de notre sport, elle restera gravée de façon indélébile dans nos mémoires, non seulement avec ce qu’elle a accompli au cours de sa carrière remarquable, mais surtout grâce à son esprit combatif, a souligné le directeur général de Ski acro Canada, Peter Judge. Nous sommes ravis pour Chloé et nous lui souhaitons beaucoup de succès dans cette nouvelle phase de sa vie.»

Deux moments marquants en carrière

L’annonce de sa retraite n’est pas surprenante en soi, puisqu’elle mijotait dans sa tête depuis un certain temps déjà. 

«Ç’a été un processus assez long, qui a commencé il y a quatre ans, après les Jeux olympiques de Pyeongchang. Je n’étais pas sûre si je voulais continuer, ou arrêter. Finalement, j’ai réalisé que je voulais continuer, et puis ensuite la COVID-19 est arrivée. J’ai essayé de rallumer la flamme en travaillant mon ‘cork’ (saut avec une vrille), et la pause forcée par la COVID-19 m’a permis de prendre du recul et de réaliser que je m’ennuyais de mon sport», a-t-elle expliqué. 

«Sauf que je savais (après 2020) que ce seraient mes deux dernières saisons, donc je voulais simplement ressentir de la gratitude d’être sur le circuit, et je voulais simplement apprécier le processus nécessaire pour clore ce chapitre-là de ma vie», a-t-elle ajouté.

Chloé Dufour-Lapointe, qui est âgée de 30 ans, a indiqué que deux moments sportifs resteraient à jamais gravés dans sa mémoire.

«Le podium aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 (avec sa soeur Justine) aura marqué ma carrière à 100 %, et puis le triplé historique en Coupe du monde avec mes soeurs à la Coupe du monde de Val St-Côme en 2016. Ç’aura été un bel accomplissement. On l’avait toujours imaginé, rêvé (ce triplé), que c’est quelque chose qui pouvait arriver, mais le fait que ça se soit réalisé, c’était vraiment fou», a-t-elle admis. 

Chloé Dufour-Lapointe poursuivra maintenant ses études en gestion et design de la mode à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et différents projets, dont Tissées Serrées, compagnie de vêtements d’hiver qu’elle a fondée aux côtés de ses sœurs et coéquipières Maxime et Justine.

«Ç’a été un choc, un peu, de retourner sur les bancs d’école, car j’avais fait des cours à distance au cours des deux dernières années à cause de la COVID-19 et que ça convenait parfaitement à mon style de vie. Je ne sais pas encore si je vais conserver mes cinq cours pour cette session-ci, car je dois conjuguer avec mes autres projets et mes autres occupations, mais une chose est certaine, c’est que je veux compléter mon baccalauréat», a-t-elle conclu. 

Et bien sûr, on pourrait la croiser, en compagnie de sa soeur Maxime, au bas des pentes à Val-St-Côme lors de l’escale de la Coupe du monde de ski acrobatique qui se déroulera les 27 et 28 janvier prochain. Une étape à laquelle devrait participer, à moins d’un imprévu, sa soeur cadette Justine.