Le CF Montréal remporte un derby historique contre le Toronto FC

Le CF Montréal a signé une victoire «historique» aux dépens de son rival, le Toronto FC selon son entraîneur-chef, Wilfried Nancy.

Malgré avoir alloué deux buts dans les sept premières minutes de jeu, le CFM est venu de l’arrière pour s’imposer 4-3 contre le TFC lors du Classique canadien, dimanche, au BMO Field.

Ainsi, les hommes de Nancy ont inscrit un nouveau record d’équipe pour le nombre de points en une campagne avec 52. La précédente marque de 51 points avait été établie en 2015.

Le CFM a également complété le balayage de leur série en MLS contre les Torontois puisqu’il a triomphé au compte de 1-0 au stade Saputo en juillet.

Et, au grand dépit du TFC, pour une deuxième année consécutive, le CF Montréal termine devant son antagoniste.

«Aujourd’hui les joueurs me rendent très fier, a admis Nancy. Comme vous en doutez, il n’y a qu’un seul seul gagnant à la fin de la saison. Je ne sais pas si on va gagner quelque chose, mais ce dont je suis certain, c’est que ce groupe a écrit l’histoire.

«Et c’est ce qu’on veut. On va faire quelque chose de spécial.»

Kamal Miller, Djordje Mihailovic et Kei Kamara ont marqué en première demie pour les Montréalais. Alistair Johnston a aussi noirci la feuille de pointage, en deuxième demie.

Nancy et les joueurs n’ont pas manqué d’éloges dithyrambiques pour tout un chacun.

«Il a été le joueur du match», a affirmé Johnston à propos de Miller, l’un de ses partenaires en défensive.

«Quand je vois un gars qui a 38 ans (Kei Kamara), qui a couru comme il l’a fait pour aider l’équipe… Et ensuite je vois un, désolé du terme, un «petit cul», comme Ismaël (Koné), qui a peut-être 18 ans (ndlr: il a 20 ans) qui rentre et qui se dépouille pour l’équipe… J’ai une petite pensée pour mon Jason Di Tullio. Il est content et il sourit», a dit Nancy.

Le feu Di Tullio, ancien entraîneur adjoint du CFM, a été reconnu comme «La Grinta» grâce à son acharnement et sa détermination. Cette combativité a bien servi au CFM pour effectuer la remontée.

«Après les deux buts, tout le monde a élevé son jeu d’un cran, a analysé Johnston.

«Cette résilience qu’on a montrée illustre ce que ce groupe a dans le ventre. Et c’est ce qui excite les vétérans comme moi l’approche des éliminatoires. Nous ne sommes jamais battus avant la fin du match. Il reste toujours une chance.»

Grâce à ce gain, le CFM (16-9-4) a renforcé son emprise sur le deuxième échelon de l’Association de l’Est. Il a une priorité de cinq points, tout en ayant un match en main, devant les Red Bulls de New York, qui occupent le troisième rang.

Les vedettes italiennes du TFC (9-14-7), Lorenzo Insigne, à deux reprises, et Federico Bernardeschi, ont sonné la charge pour l’équipe ontarienne.

Le défenseur central Rudy Camacho a retrouvé sa place dans le 11 partant après avoir été tenu à l’écart en raison d’une blessure lors des trois dernières rencontres.

Kamara, un attaquant de pointe, a également fait un retour à titre de titulaire.

Le Bleu-blanc-noir reprendra le collier vendredi, à Montréal, devant le Crew de Columbus.

Un match haut en émotions

Le départ de ce derby donnait l’impression que la défaite de 4-0 du CFM lors du Championnat canadien, en juin, à Toronto, allait se reproduire.

Dès la deuxième minute de jeu, Ayo Akinola a réalisé un mauvais contrôle dans la surface des Montréalais et Samuel Piette est entré en contact avec ce dernier, mais sans résultat. Le jeu s’est poursuivi, toutefois l’arbitre — après avoir consulté la reprise vidéo — a décidé de revenir sur sa décision et d’offrir un penalty au club de Ville Reine.

Bernardeschi n’a pas raté une telle occasion et a envoyé Pantemis du mauvais côté pour faire vibrer les cordages. C’était son septième but en neuf parties et un quatrième sur penalty.

Deux minutes plus tard, Piette a encore une fois de joué de malchance quand il a redirigé de la tête le centre de Bernardeschi en direction d’Insigne. Le champion d’Europe a réalisé une belle reprise de volée et a battu le gardien montréalais James Pantemis.

Insigne a touché la cible lors de cinq de ses sept dernières rencontres.

Le CFM n’avait toutefois pas encore abdiqué.

À la 19e minute, Miller a effectué une percée offensive avant de remettre le ballon à Kamara qui a dégainé sur-le-champ. Si le portier Alex Bono a paré le ballon, Miller s’est, à son tour, envolé pour réussir une reprise de volée qui a trouvé le fond du filet.

À l’instar des Torontois, les Montréalais ont n’ont eu besoin que de deux minutes pour faire mouche à nouveau.

Mihailovic y est allé d’un violent tir à l’extérieur de la surface de réparation pour niveler la marque. Bono a touché au cuir, mais n’a pas été en mesure de le repousser suffisamment.

«Ce n’est pas le genre de tir que tu vois souvent, a noté Johnston. Il a fait ce genre de frappe lors de l’échauffement et on lui a dit de les garder pour le match.»

Quelques minutes après le deuxième but des siens, Victor Wanyama a eu une chance en or pour donner les devants au CFM. Malgré que Bono eut abandonné sa cage, la reprise de la tête du Kényan est passée au-dessus de la barre horizontale.

Si le filet de Kamara à la 34e minute a été refusé en raison d’une faute de Romell Quioto, il s’est repris juste avant les arrêts de jeu.

Une longue remise de Joel Waterman a envoyé Kamara en duel avec Chris Mavinga. Le joueur du CFM a battu son couvreur et a ensuite surpris le gardien adverse entre les jambes.

Le CFM a retraité pour les vestiaires avec sa première avance de la rencontre.

Quioto, qui a raté une chance tôt en seconde demie, s’est bien ressaisi et a instigué le quatrième filet des siens. Son centre au deuxième poteau a permis à Kamara de prendre la défensive torontoise à contre-pied et remettre le ballon à Johnston, qui a planté le dernier clou dans le cercueil du TFC.

Après 54 minutes de jeu, le Bleu-blanc-noir menait 4-2. Il a ensuite dicté le rythme pour la suite des choses.

Alors que l’issue du match était scellée, une confusion entre Camacho et Piette a ouvert la porte au TFC. Dans les arrêts de jeu, Insigne a lobé le ballon par-dessus Pantemis et a réduit l’avance du CFM de moitié.