Bien-être animal: une préoccupation constante chez F. Ménard

AGRICULTURE. Voilà près de dix ans que le producteur de porcs F. Ménard se préoccupe de façon plus marquée du bien-être des animaux… et l’entreprise semble y trouver son compte, malgré l’importance des investissements requis.

«On s’occupe du bien-être de l’animal durant toutes les étapes de sa vie, de la naissance jusqu’à la transformation, en prenant les mesures nécessaires pour lui procurer une saine alimentation et diminuer son niveau de stress lors de l’élevage, du transport et de l’abattage», résume Julie Ménard, vétérinaire de formation et directrice du volet maternité chez F. Ménard.

Si l’entreprise d’Ange-Gardien fait souvent figure de chef de file dans ce domaine, elle est également tenue de de suivre le Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs.

«Depuis la révision du Code, les nouvelles constructions et les établissements faisant l’objet de rénovations sont tenues de garder les truies en stabulation libre et en groupe plutôt qu’en cage durant la période de gestation. On réduit du même coup le stress et les blessures généralement associés au manque d’espace. Les animaux se couchent ensemble et aiment bien ça», précise Mme Ménard.

Deux des maternités de F. Ménard (Saint-Dominique et Saint-Brigide-d’Iberville) ont déjà opté pour la gestation en parcs et trois autres maternités opérées par des associés feront place à la stabulation libre dans les prochains mois.

«Cette règle s’appliquera à l’ensemble des installations d’ici 2024. Pour la majorité de nos 20 maternités, la conversion devrait être relativement facile», assure la vétérinaire de l’entreprise qui a vu sa population de truies quintupler (de 5 000 à 28 000 têtes) au cours du dernier quart de siècle.

La mise aux normes des maternités de F. Ménard s’inspirera en large partie de l’installation modèle de Saint-Dominique aménagée au coût de 8,5M $ et inaugurée lors du premier trimestre de 2015 après deux ans de réflexion et d’études (système d’alimentation électronique, mur refroidissant pour la période estivale, parcs de gestation et de convalescence, etc).

Autres améliorations

Le Code insiste par ailleurs sur l’importance de fournir aux animaux de l’eau et de la nourriture en abondance. On y prescrit également l’usage d’analgésiques pour la castration et la coupe de la queue pour diminuer la douleur et l’inflammation.

«Les truies ont accès à l’alimentation à volonté via un système électronique. On s’assure ainsi qu’ils ne manquent pas de nourriture et qu’ils puissent manger à leur rythme au lieu d’attendre leur tour», explique Mme Ménard.

Le Code recommande de ne plus couper les dents du porcelet à la naissance, une pratique que F. Ménard a abandonnée voilà près de dix ans.

«Chez nous, on demande également aux éleveurs d’accorder aux truies tout le temps nécessaire pour mettre bas et allaiter naturellement», signale la vétérinaire.

F. Ménard a par ailleurs pris l’habitude de laisser les porcelets avec leur mère au lieu de les jumeler avec d’autres truies. Une pratique pour le moins curieuse qui visait essentiellement à uniformiser le poids des animaux.

«Les normes canadiennes sont très sévères, mais nous visons plus haut et nous inspirons des normes européennes», révèle Mme Ménard.