Coronavirus et blocus ferroviaire: Flexpipe victime d’une mauvaise conjoncture

AFFAIRES. Blocus ferroviaire, pandémie de coronavirus en Chine, arrêt de production et mises à pied temporaires liés à la crise sanitaire au Québec. Flexpipe ne l’a pas eu facile au cours du dernier trimestre, mais a néanmoins réussi à atteindre sa cible de croissance de 30 % pour 2019-2020. La nouvelle année financière qui s’amorce est cependant remplie d’incertitudes.

En janvier dernier, à l’approche du Nouvel An chinois, l’entreprise manufacturière de Farnham avait pris soin de grossir son inventaire de pièces en sachant très bien que les installations de son fournisseur chinois seraient fermées pendant deux semaines.

«Le problème, cette année, c’est que ces commandes ont été gelées, ici même au Canada, pendant trois bonnes semaines en raison du blocus ferroviaire», indique le président de Flexpipe, Julien Depelteau.

Le fabricant de chariots, bancs, tables, supports, partitions et postes de travail modulaires a commencé par écouler sa réserve de composantes, ce qu’il appelle son «stock de sécurité». Il a par la suite choisi de rapatrier à Farnham une partie des pièces entreposées à Atlanta et d’utiliser l’inventaire destiné à son futur centre de distribution de Los Angeles. L’ouverture de cette nouvelle installation a du même coup été reportée de quelques mois.

«On a quand même fini par manquer de pièces. Quelques jours avant la levée du blocus ferroviaire, on ne produisait plus qu’à 5 % de notre capacité et il a fallu mettre à pied quatre de nos 43 employés sur une base temporaire», signale M. Depelteau.

À défaut de pouvoir respecter son calendrier de livraison, Flexpipe a également dû prendre des arrangements avec ses clients américains, québécois et ontariens qui achètent respectivement 60 %, 25 % et 15 % de sa production.

«Les livraisons étaient particulièrement difficiles au Canada, mais nos clients se sont montrés très compréhensifs, car ils étaient déjà bien au fait des problèmes occasionnés par le blocus ferroviaire. Ça allait heureusement beaucoup mieux chez nos voisins du sud, où les trains continuaient à circuler», indique M. Depelteau.

Difficultés d’approvisionnement

Le principal fournisseur chinois de Flexpipe a par la suite dû interrompre sa production pendant cinq semaines à la suite de l’apparition de la COVID-19 sur le continent asiatique. Cette situation pour le moins inattendue a causé bien des maux de tête à M. Depelteau et aux membres de son entourage.

«Comme aucun fournisseur d’Amérique du Nord n’était en mesure de nous fournir des pièces, nous avons dû nous tourner vers la Corée du Sud. Un fournisseur de ce pays, avec lequel nous faisions déjà affaire à petite échelle, a pu nous accommoder. Les composantes nous ont cependant coûté plus cher», précise le président de l’entreprise farnhamiennne.

Les problèmes d’approvisionnement de Flexpipe se sont partiellement résorbés, au fil du temps, avec la reprise de la production en Chine. Les employés de l’entreprise de Farnham ont finalement pu reprendre leurs tâches régulières après avoir été mis à contribution pour le nettoyage de l’usine et la poursuite du processus d’amélioration continue.

«Avant la mise sur pause du Québec, par le gouvernement Legault, on fonctionnait à 80 % ou 90 % de notre capacité», révèle M. Depelteau.