CPE Le Colibri: l’administration Hüsler revient à la charge

INCOMPRÉHENSION – Le maire de Farnham comprend mal pourquoi le ministère de la Famille et des Aînés du Québec (MFA) s’entête à vouloir restaurer à prix fort le vieil immeuble du CPE Le Colibri au lieu d’en construire un neuf.

«La Ville de Farnham et le Fonds de développement Farnham-Rainville sont prêts à faire don d’un terrain situé près des écoles et entouré d’espaces verts pour la relocalisation du CPE. Il y a lieu de se questionner sur la décision du ministère de rénover un immeuble en aussi mauvais état et de laisser passer l’opportunité de construire un édifice mieux adapté aux besoins des enfants et du personnel de l’établissement», indique le maire Josef Hüsler.

Rapport alarmant

Dans un rapport déposé au printemps 2014, la Régie du bâtiment du Québec souligne à l’encre rouge les lacunes de l’édifice construit en 1893 et prescrit des travaux de rénovation majeurs au niveau des fondations et de la maçonnerie pour remédier à des problèmes d’infiltration d’eau.

Selon la firme EXP, mandatée par le conseil d’administration du CPE, la liste des correctifs jugés prioritaires totalise 508 000 $ et inclut la réfection des murs de brique extérieurs, l’élargissement de la cage d’escalier intérieure et l’installation d’un système de ventilation. Le remplacement des fenêtres, proposé par le MFA, coûterait 57 000 $ additionnels.

«Nous avons acheminé notre dernière évaluation des coûts au MFA en novembre dernier. Après réception des documents, celui-ci nous a demandé de lui fournir un estimé pour une nouvelle fenestration. Il le recevra dans les prochains jours», précise la directrice générale de l’établissement, Isabelle Fauchon.

«De plus, selon les experts, il y a de fortes chances que de mauvaises surprises surgissent lors des rénovations en raison de l’âge du bâtiment. On pourrait notamment découvrir de l’amiante dans les murs», signale M. Hüsler.

Le porte-parole de la municipalité fait également valoir que les travaux projetés ne corrigeraient en rien «la structure déficiente du bâtiment» et ne résoudraient pas non plus les inconvénients liés aux allées et venues de la clientèle et du personnel sur trois étages.

«En cas de feu, la responsable de la pouponnière doit descendre du deuxième étage par l’escalier à ses risques et périls avec un enfant dans chaque bras. J’assiste aux pratiques d’évacuation annuelles et jeux vous dire que ce n’est pas évident pour nos employées», renchérit Mme Fauchon.

Même si la cage d’escalier est dotée de portes coupe-feu et rencontre les exigences du service de sécurité incendie, certains parents seraient toujours réticents à confier leur poupon au CPE Le Colibri.

«Le fameux escalier suscite encore des craintes», admet la directrice générale.

Relocalisation temporaire

L’administration municipale prend également soin de rappeler que réalisation du projet pourrait nécessiter de quatre à six mois de travail tout en forçant le CPE à déménager dans des locaux de fortune. Un autre facteur de stress pour les enfants, leurs parents et les employés, soutient le maire.

Le CPE pourrait avoir à débourser plus de 50 000 $ pour aménager des locaux de transition sécuritaires et offrant les commodités requises (bureau, cuisine, accueil, porte d’entrée sécurisée, tables à langer, aires de jeu intérieures et extérieures, etc.).

«Le ministère nous a demandé de lui fournir des plans en prévision d’une relocalisation temporaire au centre des aînés Anicet-Tessier. L’édifice est assez grand et devrait être disponible dès la fin juin», précise Mme Fauchon.

Rénover ou construire?

Au lieu de dépenser 565 000 $ pour rénover l’immeuble de la rue Hôtel-de-Ville et 50 000 $ pour aménager des locaux temporaires au centre des aînés Anicet-Tessier, le MFA pourrait très bien en construire un autre, répondant aux normes d’aujourd’hui, mais refuse toujours d’envisager cette alternative.

«Les spécialistes évaluent à 950 000 $ le coût de construction d’un nouvel édifice de 60 places, sur un terrain offert gracieusement par la municipalité. La différence de coût pourrait être compensée par les revenus annuels de 31 000 $ générés par l’ajout de trois places additionnelles (1). En prenant pour acquis que l’addition de trois enfants ne nécessite aucune ressource  additionnelle, il suffirait de dix ans pour rembourser l’excédent de 300 000 $ occasionné par la construction du nouvel immeuble», soutient la directrice générale du CPE.

Cette dernière fait par ailleurs valoir que la vente du bâtiment actuel permettrait de réduire le montant de la facture advenant la construction d’un nouvel immeuble. Selon l’évaluation municipale, l’édifice vaut environ 175 000 $.

(1) NDLR: Le CPE Le Colibri dispose d’un permis de 57 places, mais aimerait porter ce nombre à 60.