Développement industriel: Brome-Missisquoi mise sur la créativité

AFFAIRES. Deux ans après la réorganisation de son Centre local de développement (CLD), la MRC de Brome-Missisquoi dispose d’une équipe dont le dynamisme et la créativité permettent à la région de se démarquer des centres d’affaires concurrents.

Pour Benoit Lévesque, conseiller industriel au CLD de Brome-Missisquoi, la concurrence entre les 23 000 organismes de développement économique du Canada, du Mexique et des États-Unis est particulièrement vive. Les régions doivent donc trouver des recettes leur permettant d’augmenter leur visibilité auprès des investisseurs, des démarcheurs professionnels et des courtiers immobiliers d’ici et d’ailleurs.

«Plus les gens nous connaissent, plus ils sont susceptibles de penser à nous quand vient le temps pour eux de combler un besoin. Les liens de confiance, c’est primordial», affirme M. Lévesque.

Ce dernier a notamment pris l’habitude de fréquenter les forums et les salons spécialisés afin de développer son réseau de contacts. Il s’est notamment déplacé à Toronto les 30-31 octobre et 1er novembre derniers pour participer à la première canadienne d’un forum sur les tendances en matière d’investissements étrangers organisé par la publication Area Development.

«Seulement six organismes de développement économique du Québec y avaient dépêché un représentant. Brome-Missisquoi étaient présentes aux côtés des villes de Montréal, Québec, Trois-Rivières, Joliette et du CLD de Beauharnois-Salaberry», précise M. Lévesque.

Ce dernier est également un habitué du colloque annuel sur le développement des parcs industriels du Québec. Il a assisté aux deux premiers colloques, présentés en 2014 et 2015, puis à l’édition de l’automne dernier à Ville Saint-Laurent.

«Ces rencontres nous démontrent l’importance des bonnes relations entre les villes et les développeurs immobiliers tout en nous expliquant comment faire lever des bâtisses dans les parcs industriels», ajoute le porte-parole du CLD de Brome-Missisquoi.

Rapidité et précision

Contrairement à la croyance populaire, il est plutôt rare que les investisseurs sélectionnent le site d’implantation d’une entreprise en fonction de la présence d’un terrain de golf ou de pentes de ski dans le secteur. Ses préoccupations sont d’un tout autre niveau.

«La qualité de vie, c’est secondaire. Les investisseurs se basent plutôt sur une série de critères allant de la main-d’œuvre (coût, disponibilité, qualifications) aux infrastructures (voies ferrées, autoroutes, postes frontaliers) en passant par la proximité des grands centres et la présence de terrains et bâtiments industriels», explique M. Lévesque.

Selon le conseiller industriel, un organisme de développement économique comme le CLD a donc tout intérêt à avoir en main toutes les plus récentes données techniques sur les infrastructures (gaz, électricité, etc.) et les programmes de formation disponibles dans sa région.

«Le site de Brome-Missisquoi Industriel (www.invest-bm.com) nous a amené au minimum deux investissements directs. Ce sont les promoteurs eux-mêmes qui me l’ont dit», signale M. Lévesque.

Les organismes de développement économique doivent également être rapides sur la gâchette et capables de répondre à une demande dans un très court délai.

«Il n’est pas rare que l’on nous approche en disant: vous avez quatre ou cinq jours pour nous proposer un site ou nous fournir de l’information. Plus vite on réagit, mieux on fait paraître les démarcheurs d’Investissement Québec. C’est avant tout une game de vitesse», explique M. Lévesque.

Ce dernier insiste également sur l’importance du service à la clientèle.

«Quand un client recherche un bâtiment, je vais visiter des immeubles avec lui, je lui fournis de l’information sur les produits et services locaux, je l’aide dans ses démarches de financement. On l’accompagne jusqu’à la phase implantation et parfois même après, pour les projets d’expansion de son entreprise», résume-t-il.

Trente dossiers

Le CLD de Brome-Missisquoi reçoit des clients québécois et étrangers à longueur d’année, le plus souvent sur une base individuelle, mais parfois aussi dans le cadre de missions d’accueil. Une délégation française a notamment visité la région en novembre dernier.

«En 2016 seulement, nous avons traité une quinzaine de dossiers d’investisseurs étrangers en provenance des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni et une quinzaine de projets de relocalisation d’entreprises québécoises. Dans 95 % des cas, il y eu visite de locaux et rencontres avec les administrateurs municipaux. Les visiteurs européens apprécient particulièrement l’accueil qu’un maire, un directeur général ou une équipe de direction municipale peuvent leur réserver», précise M. Lévesque.

Le conseiller industriel laisse entendre que de «beaux investissements» devraient être annoncés incessamment, mais se garde bien d’en dire davantage.

«Il est important de respecter le rythme des entreprises. Dans certains cas, les employés sont mis au courant d’une relocalisation dans les quelques mois précédant la réalisation du projet. Ce serait très maladroit de notre part de vendre la mèche», poursuit M. Lévesque.