Faillite de Métro Média: un acheteur non identifié a manifesté son intérêt au syndic

MONTRÉAL — Bien que les journaux de Métro Média aient cessé leurs activités, un acheteur s’est manifesté au syndic en charge de la gestion de la faillite de l’entreprise.

Le rapport du syndic Stéphane De Broux, de la firme KPMG, déposé plus tôt cette semaine, indique en effet qu’à la date limite de l’appel d’offres, mardi dernier, «KPMG a reçu l’offre d’un acquéreur potentiel. Cette dernière devra être étudiée par le comité d’inspecteurs nommés lors de la première assemblée des créanciers.»

Aucune information n’a filtré quant à la valeur de cette offre ou si elle vise l’ensemble des journaux du groupe Métro Média, qui publiait 21 journaux à Montréal et huit autres à Québec, des publications locales que le groupe avait achetées en avril 2018.

La faillite de Métro Média, annoncée le 28 septembre dernier, avait entraîné la mise à pied d’un peu plus de 70 collaborateurs, dont environ la moitié œuvrait dans la salle de rédaction de l’entreprise.

Pas d’avenir sans Publisac

La faillite de Métro Média avait été provoquée par la décision de la Ville de Montréal d’empêcher la distribution à toutes les portes du Publisac, qui était le principal véhicule de distribution de ses journaux, et de limiter cette distribution aux citoyens qui le demandaient.

Cette décision, annoncée en 2022, était entrée en vigueur en mai 2023, provoquant une «baisse importante et subite de ses revenus publicitaires», écrit-on dans le rapport.

Dès le mois de juillet, Métro Média avait mandaté la firme MCE afin qu’elle réalise une étude sur la viabilité financière d’une transformation entièrement numérique des journaux, jusque-là imprimés sur papier, et qu’elle définisse une stratégie pour attirer le financement nécessaire.

Bilan négatif

Tant Investissement Québec que le Mouvement Desjardins avaient rejeté l’idée de poursuivre le financement, eux qui sont maintenant les deux seuls créanciers garantis dans cette faillite, le premier à hauteur de près de 900 000 $, le second à plus de 383 000 $, pour un total d’un peu plus de 1,28 million $ en créances garanties.

Les créanciers non garantis, quant à eux, représentent une dette de 1,137 million $ dans le bilan financier de l’entreprise. Le ministère de la Culture et des Communications est le plus important de ces créanciers, avec un peu moins de 555 000 $, suivi des employés, à qui l’on doit tout près de 200 000 $.

Avec des actifs d’un peu plus de 2 millions $ à recevoir en crédits d’impôt, le bilan net est un déficit d’un peu plus d’un demi-million de dollars. 

Montréal veut ravoir sa subvention

Toutefois, à cela s’ajoute une créance «qui n’est pas inscrite au bilan de faillite», peut-on lire dans le rapport, soit une réclamation de 1,275 million $ pour une «subvention remboursable octroyée en 2023», reçue le 2 octobre, soit après la production du bilan de faillite. 

Ironie ultime, le remboursement de la subvention est réclamé par la Ville de Montréal, celle-là même qui a bloqué la distribution massive du Publisac qui a mené à la perte des journaux Métro.