Récupération 2000 cessera ses activités vendredi

ENVIRONNEMENT. La crise qui sévit dans le secteur du recyclage aura eu raison de Récupération 2000, le centre de tri de Cowansville qui récolte et traite les matières recyclables dans plusieurs municipalités de Brome-Missisquoi. L’entreprise fermera ses portes le 10 août, mais la MRC, qui a mis en place des alternatives, souhaite rassurer les citoyens.

«Récupération 2000 a officiellement annoncé la semaine dernière qu’elle cessait ses opérations ce vendredi», précise Robert Desmarais, directeur général de la MRC Brome-Missisquoi.

Récupération 2000 a formulé un avis d’intention, en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, le 30 mai dernier. À ce moment, l’entreprise avait près de 7 M$ de créances – 6 944 885,12 $ plus précisément – auprès d’une soixantaine d’organisations, dont des institutions financières, le gouvernement, des entreprises et la Ville de Cowansville.

PricewaterhouseCoopers, le syndic responsable du dossier, avait demandé aux investisseurs de déposer des offres afin d’acheter l’entreprise du chemin Dryden, à Cowansville, mais en vain. «L’ensemble a été octroyé à un encanteur pas pour opérer, mais pour vendre le centre, les camions et les conteneurs», poursuit M. Desmarais.

Il souligne au passage que l’offre conjointe des villes de Bedford et Cowansville, qui souhaitaient acquérir des lots de conteneurs, situés sur leur territoire, a été refusée. «Cowansville et Bedford tentent de communiquer avec l’encanteur parce qu’elles veulent acheter les conteneurs», enchaîne M. Desmarais.

La fermeture de Récupération 2000 occasionne la perte d’une trentaine d’emplois, croit Robert Desmarais. Celui-ci est confiant pour l’avenir de ces employés : le taux de chômage dans la région avoisine le 4%.

La collecte se poursuit

Si la fin des opérations chez Récupération 2000 signifie que les municipalités devront faire affaire avec de nouveaux fournisseurs, Robert Desmarais s’est voulu rassurant.

D’une part, le comité administratif de la MRC a donné, mardi matin, des mandats à cinq nouveaux fournisseurs afin que les citoyens n’observent aucun changement dans leur quotidien.

Bourque Métal s’occupera de valoriser le métal, la Régie accueillera le bois, les pneus, les matériaux de construction et les agrégats, tandis que Sani-Éco s’occupera de trier et récupérer les autres matières, explique Robert Desmarais. Enfin, de nouveaux transporteurs s’occuperont des collectes.

Ainsi, les écocentres de la MRC Brome-Missisquoi poursuivront leurs activités selon le calendrier prévu. Les collectes de matières recyclables seront aussi assurées. Les onze municipalités de Brome-Missisquoi qui étaient desservies par Récupération 2000 le seront dorénavant par Sani Éco.

Les citoyens sont invités à poursuivre leurs activités régulières en visitant les écocentres et en mettant leur bac en bordure du chemin, selon le calendrier prévu.

La MRC en profite pour rappeler aux gens de mettre dans leur bac bleu des matières aussi propres que possible afin d’en faciliter le tri. Cela permet ensuite de bien les valoriser.

La MRC Brome-Missisquoi espère que ces changements permettront d’améliorer la qualité des matières recyclées. «La crise est due au fait que le centre de tri manquait d’équipement de qualité, ce qui faisait que les matières avaient beaucoup de contaminants et la Chine a fermé ses portes. Le secret pour avoir de bons prix, c’est d’avoir des matières en bonne quantité et de bonne qualité. Sani-Éco a obtenu de l’argent de Québec [pour améliorer la qualité des matières]», indique Robert Desmarais.

Baisse des coûts

Ces modifications contractuelles devraient aussi permettre aux municipalités de diminuer leur coût. «Étonnamment, ça devrait coûter moins cher. Les mandats ont été donnés avec des prix à la tonne, des prix à l’heure et des prix au voyage. Avant, avec l’appel d’offres, le contrat était octroyé à un seul fournisseur, au plus bas soumissionnaire conforme et celui-ci travaillait avec des sous-traitants», explique Robert Desmarais.

Les écocentres seront en opération jusqu’au mois de novembre 2018 avant la pause hivernale. Si les citoyens déposent le même tonnage que pour les mois d’août, septembre, octobre et novembre 2017, la facture devrait être 10% moins élevée que celle de l’an dernier.