Vidéotron-Freedom: pourquoi protéger les emplois juste dans l’Ouest, demande le SCFP

MONTRÉAL — Le Syndicat des employés de Vidéotron s’inquiète de voir les emplois dans l’Ouest canadien mieux protégés que les emplois au Québec, dans le cadre de la transaction entre Rogers, Shaw et Vidéotron.

Dans le cadre de cette transaction globale, pour obtenir toutes les autorisations requises, les entreprises ont dû prendre des engagements quant à l’établissement d’un siège social à Calgary et à la création d’emplois dans l’Ouest canadien.

Pourtant, de tels engagements touchant le maintien, voire la création d’emplois au Québec, n’ont pas été pris, déplore la section locale concernée du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ.

Le président du syndicat, Nick Mingione, y voit là une «iniquité», d’autant plus que la sous-traitance des emplois est une question en litige entre l’employeur et le syndicat dans la région de Gatineau.

«On nous demande des concessions importantes, notamment d’accepter la sous-traitance illimitée, alors que l’entreprise a recours à des sous-traitants à l’étranger. C’est inacceptable», a-t-il commenté.

Pour la région de Montréal, cette question de la sous-traitance «est quand même assez bien balisée», précise le président du syndicat.

«Nous, ce qu’on aimerait, c’est d’avoir une garantie, nous rassurer qu’on ne perdra pas des emplois au détriment des investissements» qui doivent être faits dans le cadre de cette transaction, a résumé M. Mingione.

Le syndicat aimerait aussi rencontrer le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, François-Philippe Champagne, «pour se faire rassurer» quant aux emplois.

M. Mingione soutient aussi que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer en adoptant une loi anti-scabs au fédéral «pour nous donner des outils pour être capables de négocier d’égal à égal» avec l’employeur.

La direction

De son côté, la direction de Vidéotron a fait savoir que le marché de l’emploi présentait plusieurs contraintes et que des postes étaient déjà vacants au Québec.

«Il faut être réaliste, le marché de l’emploi est actuellement très difficile pour les employeurs et engendre des difficultés importantes en termes de recrutement et de rétention du personnel. Comme plusieurs employeurs, Vidéotron n’y échappe pas et compte plus de 200 postes vacants dans ses centres d’appels au Québec. Notre entreprise doit donc trouver des solutions pour assurer le maintien de ses opérations, dont la sous-traitance, permettant la flexibilité nécessaire afin d’éviter d’éventuelles ruptures de service à nos clients», a-t-elle fait savoir.

Dans un communiqué diffusé la veille au sujet de la transaction, Vidéotron s’était dit fière de l’acquisition de Freedom Mobile qui va «transformer durablement le marché canadien du sans-fil au bénéfice des consommatrices et des consommateurs qui, dans ce nouveau contexte de saine concurrence que nous proposons, auront accès à des produits et à des services innovants à meilleur prix».