L’école Premier-Envol innove pour pallier aux difficultés de concentration

ÉDUCATION. L’école du Premier-Envol, un établissement de Bedford oeuvrant en milieu défavorisé, mise sur l’activité physique et la créativité pour aider les enfants à besoins particuliers. Sa dernière trouvaille: un local de psychomotricité.

«Plusieurs enfants manquent de stimulation, ne sont inscrits à aucune activité sportive en dehors de l’école et éprouvent un grand besoin de bouger qui entraîne des difficultés de concentration importante en classe. Il n’est jamais facile d’enseigner à des enfants à besoins particuliers», explique la directrice de cet établissement de niveau primaire, Sophie Sénécal

Un local de psychomotricité, adjacent aux classes, a été aménagé à la mi-octobre afin de remédier à la situation. Les élèves s’y rendent au besoin, pendant les cours, pour faire une pause et bouger un peu.

«Notre projet intègre l’activité physique dans le quotidien des enfants, et ce, de façon accessible, facile et rapide. Quand un enfant gigote sur sa chaise, on lui propose un parcours physique de quelques minutes sous la supervision de notre éducatrice spécialisée. Un élève qui souffre de déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH) peut à son tour y dépenser une bonne dose d’énergie en faisant une courte pause entre les périodes de travail. Les jeunes qui finissent leurs travaux avant les autres ont également accès au local de psychomotricité», signale Mme Sénécal.

La mise en place d’un local de psychomotricité permet par ailleurs aux enseignants de maternelle de venir y faire de l’exercice lorsque le gymnase de l’école est occupé.

«Il s’agit d’un ajout significatif quand on sait que les élèves du préscolaire ne disposent que d’une seule heure d’éducation physique par cycle de dix jours», ajoute la directrice de l’établissement.

Au dire de cette dernière, l’initiative de l’école du Premier-Envol suscite beaucoup d’intérêt et de curiosité dans le milieu de l’éducation.

«Dans les écoles du Québec, on commence à peine à s’adapter aux besoins des jeunes ayant la bougeotte», laisse entendre Mme Sénécal.

Autres réalisations

Ce n’est d’hier que l’école du Premier-Envol s’intéresse aux difficultés de concentration chez les élèves.

L’établissement a profité des dernières années pour élaborer un large programme d’activités parascolaires après les journées de classe. Depuis deux ans, les élèves peuvent ainsi s’adonner au Kung-Fu, à la Zumba, à la gymnastique, au chant choral et au hockey. Plus de 80 % des enfants sont inscrits à au moins une activité parascolaire.

En 2014-2015, l’école a fait l’acquisition de deux vélos stationnaires, deux bureaux permettant de travailler debout et deux petits appareils offrant la possibilité de pédaler silencieusement sous un bureau de classe.

«Grâce à ces équipements, les enfants pouvaient venir pédaler à tout moment de la journée et ainsi accumuler des kilomètres leur permettant de se rendre de façon fictive jusqu’à Orlando, en Floride», explique Mme Sénécal.

En fin de parcours, les jeunes de première et deuxième année ont été invités à prendre part à une randonnée cycliste. Tous les enfants ont par ailleurs reçu un casque protecteur en guise de souvenir alors que deux d’entre eux ont eu droit à un vélo. La boutique Vélo Évasion, la carrière Graymont et Koyo Bearing ont largement contribué au succès de l’opération avec des dons d’équipements.

Au début du mois de novembre, c’était au tour de la Fondation des transporteurs d’écoliers de s’associer au projet «Je bouge, je me concentre, j’apprends!» avec une aide financière de 500 $.

«Le local de psychomotricité dispose déjà de ballons, échelles, bureaux-vélos et vélos stationnaires. Un cheval de gymnastique et une série de blocs géométriques géants viendront bientôt s’y ajouter. Plus on aura de financement, plus on sera en mesure de diversifier et de renouveler notre gamme d’équipements de stimulation», résume la directrice de l’école du Premier-Envol.