Une famille de Notre-Dame devra recommencer à neuf

INCENDIE. Simon Boudriau-Arbour, Nancy Ouimet et leurs trois enfants se remettent tant bien que mal du sinistre qui a fait basculer leur vie en l’espace de quelques minutes.

Tout s’est passé très vite. Le père et les trois enfants prenaient place dans le gazebo et se préparaient à souper alors que leur mère venait de sortir de la douche pour aller les rejoindre quand le système d’alarme s’est déclenché. Quelques minutes plus tard, la maison du rang Saint-Charles était en flammes, les fenêtres éclataient en mille morceaux et des briques étaient projetées sur la voie publique.

«J’ai essayé d’entrer, mais il était déjà trop tard. En allant récupérer la sacoche de Nancy, mon chandail a fondu sur mon dos», indique M. Boudriau.

À l’arrivée des pompiers, l’élément destructeur avait déjà fait son œuvre et le toit commençait à s’effondrer. Quelques heures plus tard, la cheminée et les murs de briques étaient toujours debout, mais rien d’autre. Il va sans dire que la maison, habitée par le couple Boudriau-Ouimet et leurs enfants de 5, 9 et 12 ans depuis moins d’un an, est considérée comme une perte totale,

«Nous avions de l’assurance, mais ça ne couvrira pas la totalité des biens perdus dans l’incendie», ajoute l’homme de 32 ans.

Lourdes pertes

L’inventaire des pertes n’est toujours pas complété, mais on sait déjà que la famille a perdu tous ses meubles et ses vêtements.

Les enfants pleurent la perte de Poustof, un chat de 16 ans, qui avait toujours été là pour eux. Ils ont aussi perdu des jouets, autos téléguidées et tablettes électroniques lors des terribles événements.

M. Boudriau, un travailleur autonome spécialisé dans l’installation d’abris d’auto, déplore la perte d’un ordinateur, d’une imprimante, d’une automobile et d’une wagonette. Les outils et véhicules utilisés dans le cadre de son travail ont cependant été épargnés, tout comme les abris d’auto entreposés sur la propriété de Notre-Dame-de-Stanbridge.

«Par chance, quelqu’un avait pris la peine de faire un <I>back-up<I> de la liste de clients de Simon au début de l’été et pourra nous en remettre une copie», signale sa conjointe.

Et, comme si ce n’était déjà pas assez, les réserves de nourriture et d’articles ménagers de la famille ont également disparu dans l’incendie.

«On avait fait une commande de 1 900 $ chez Costco il y a quelques jours à peine. On devait également avoir pour plus de 800 $ de viande dans nos congélateurs. Avec ça, on aurait été en mesure de faire une bonne partie de l’été», ajoute M. Boudriau.

Beaucoup d’efforts sont également partis en fumée. Simon avait consacré plusieurs heures à la confection d’un potager pendant que Nancy s’occupait de l’aménagement paysager. Le petit élevage de poules et de lapins s’en est cependant sorti indemne.

Mouvement d’entraide

Au lendemain de l’incendie, la famille a été prise en charge par la Croix-Rouge. Elle a notamment passé trois nuits dans un motel d’Iberville, puis une quatrième dans un motel de Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle est présentement à la recherche d’un nouveau logement.

«Des gens nous ont offert de la nourriture, mais comme on n’a plus de frigo, ni de congélateur, les dons d’aliments frais ne nous sont guère utiles. Des denrées non périssables ou des chèques-cadeaux, échangeables dans une épicerie, seraient beaucoup plus pratiques», signale la mère de famille de 34 ans.

Certains proches parents ou amis des sinistrés multiplient les initiatives pour leur venir en aide.

Marie-Ève Ouimet, la sœur de Nancy, a créé un site sécurisé pour recueillir des dons (www.onedollargift.com). Il suffit de quelques clics pour réaliser la transaction.

«Les dons sont payables par carte de crédit. En date du 22 juin, nous avions reçu 23 dons totalisant 1 090 $», indique la jeune femme qui passe plusieurs heures par jour depuis près d’une semaine à retourner les appels téléphoniques et à répondre aux messages d’encouragement sur Facebook.

La mère de Simon, Manon Boudriau, que les citoyens de Saint-Jean-sur-Richelieu connaissent bien en raison de son implication communautaire, fait également sa part en ouvrant grand ses portes aux donateurs.

«Les gens peuvent apporter leurs dons au 75 de la rue Sainte-Marguerite, dans le quartier Saint-Eugène, ou me contacter par courriel à boudriaum@videotron.ca», précise-t-elle.

L’un des oncles de Nancy Ouimet, Michel Moscatel, entend également collaborer au mouvement d’entraide en organisant une activité-bénéfice – vraisemblablement un souper au spaghetti – à Saint-Jean-sur-Richelieu. Détails à venir.

Une photographe professionnelle, Isabelle Beauregard, propose par ailleurs aux gens de se faire prendre en photo en échange d’un don de 10 $ à la famille. Des tirelires ont également été mises en place au Petit Délice (Saint-Alexandre) et dans le parc municipal de Notre-Dame à l’occasion des célébrations de la Fête nationale du Québec.

«Nous avons également reçu un coup de fil de la Maison de la famille des Frontières qui voulait voir de quelle façon elle pouvait nous venir en aide», indique Simon Boudriau.