Une ex-Farnhamienne sacrifie l’un de ses reins

Monika Robert, une Montréalaise de 23 ans originaire de Farnham, a posé un geste d’une grande générosité en offrant l’un de ses reins à un oncle malade. Le journal lAvenirEtDesRivieres.com s’est entretenu avec la jeune femme au terme de sa convalescence.

Comme plusieurs d’entre nous, Monika Robert ne connaissait rien des greffes d’organes et ignorait même l’emplacement exact des reins quand elle a entrepris des démarches pour venir en aide à Robert Richer, le conjoint de sa tante maternelle.

«Aux prises avec une maladie héréditaire, mon oncle Robert avait des problèmes de santé depuis longtemps sans trop le savoir. C’est en consultant un médecin, pour des problèmes de haute pression, qu’il a appris la mauvaise nouvelle. Le diagnostic est tombé en 2008», indique Monika.

Robert Richer, dont les reins ne fonctionnaient plus qu’à 20 % de leur capacité, s’attendait à recevoir le rein d’une cousine, mais le projet ne s’est pas concrétisé. C’est à ce moment que Monika Robert est entrée en scène.

«Robert est un gars super sportif et d’un naturel souriant, mais je voyais bien qu’il en arrachait à cause de la maladie», ajoute la principale intéressée.

Quinze mois d’attente

Avant d’être acceptée à titre de donneuse d’organe, Monika Robert a dû se soumettre à toute une batterie d’examens (tests sanguins, échographie, consultation avec un psychologue, etc.). Plusieurs aller-retour à Montréal et à Sherbrooke ont été nécessaires pour confirmer l’état de santé de la jeune femme et démontrer que le don de rein était fait sur une base volontaire, sans pression de la famille. Un long processus qui a duré près d’un an.

«Pour les médecins, la santé du donneur est aussi importante que celle du receveur», affirme la jeune femme, sur la base de son expérience.

Trois mois de recherches ont ensuite été nécessaires pour trouver une date disponible au bloc opératoire du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Trois chirurgiens ont pris part à l’intervention.

«Quand on est en santé, un seul rein suffit amplement. On n’a pas vraiment besoin des deux. Les gens ne devraient pas hésiter à donner l’un de leurs organes, car ce don peut faire toute la différence dans la vie d’une autre personne», signale Monika.

Six semaines de convalescence

Le projet s’est finalement concrétisé le 23 juillet dernier, après plusieurs mois d’attente.

«Je suis entrée au CHUS le lundi soir et j’ai été opérée le lendemain. Deux jours plus tard, je pouvais retourner à la maison. Mon oncle Robert a reçu sa greffe le mardi et a été en mesure de quitter l’hôpital le dimanche. Je lui ai rendu visite aux soins intensifs, lors de mon départ et l’ai revu une semaine plus tard», résume la Montréalaise d’adoption.

Trois mois après la chirurgie, le donneur et le receveur se portent à merveille.

Robert Richer a bien récupéré et a pu mettre fin à ses traitements de dialyse quelques jours après l’opération. Ce dernier a repris le travail, il y a deux semaines, après une convalescence de trois mois. L’homme de 44 ans habite Ange-Gardien et travaille à la salle de finition chez Industries NRC, un fabricant de remorqueuses et de plateformes de Saint-Paul-d’Abbotsford.

«Je devrais pouvoir recommencer à jouer au hockey sous peu, dès que l’on m’aura enlevé le cathéter utilisé pendant huit ou neuf mois pour mes traitements de dialyse», affirme ce grand sportif qui évolue au sein d’une ligue de garage.

Monika Richer a été moins chanceuse que son oncle…

«Mon employeur m’a congédiée quand je lui ai annoncé que je devais subir une chirurgie. Après lui avoir dit que je comptais appeler les normes du travail, il s’est ravisé, mais mon idée était déjà faite. Il n’était pas question que je retourne travailler pour lui», poursuit l’ex-employée de restaurant, qui songe maintenant à un retour aux études.