Des travailleurs immigrants repartent à zéro dans Brome-Missisquoi

TRAVAIL. Une vingtaine de travailleurs immigrants, provenant du Nigéria pour la plupart, ont joint le personnel de l’entreprise KDC Knowlton et se sont établis à Cowansville au cours des derniers mois. Le Guide a pu faire plus ample connaissance avec l’un d’entre eux.

Ileriayo Dorcas Omoruyi a fui le Nigéria avec son époux et ses trois enfants pour éviter l’excision à sa fillette de cinq ans. Le sort réservé aux femmes dans ce pays l’aurait également motivé à partir pour l’étranger.

La famille a d’abord séjourné aux États-Unis pendant trois mois (de septembre à décembre dernier) avant de demander asile au Canada. Après une halte de trois mois à Montréal, les cinq nouveaux arrivants se sont finalement établis dans Brome-Missisquoi le printemps dernier.

«Une bonne amie à moi m’a mise en contact avec une agence de placement qui nous a fait part des emplois disponibles dans Brome-Missisquoi. Une visite de la région a fini par nous convaincre de nous établir ici», résume la jeune trentenaire.

La Cowansvilloise d’adoption détient un diplôme universitaire de premier cycle en administration et a travaillé huit ans dans ce domaine alors que son conjoint a complété des études de même niveau en diplomatie et en relations internationales. Malgré ces qualifications, les époux n’ont pas hésité à accepter un emploi sur la chaîne de production de Knowlton Development Corporation (KDC). Ils travaillent tous les deux à temps plein, sur des horaires différents, de manière à pouvoir assurer la garde de leur jeune fils de deux ans et quatre mois.

«KDC nous offre la stabilité dont nous avions besoin. Mon mari a d’ailleurs déjà eu droit à une promotion au sein de l’entreprise», précise Ileriayo.

Apprentissage du français

Ileriayo et son conjoint sont de langue maternelle anglaise et seront donc tenus d’apprendre le français. Ils fréquentent présentement l’école Heroes Memorial, en dehors des heures de travail, dans le cadre d’un programme de francisation.

Leurs deux enfants les plus âgés (cinq et six ans) passeront leur première année scolaire en sol canadien à l’école primaire Saine-Thérèse dans une classe d’intégration. Ils pourront ensuite intégrer les classes régulières.

«J’aimerais bien que mon dernier fils puisse fréquenter une garderie pour apprendre le français dès son tout jeune âge au contact des autres enfants. Ça lui donnerait une bonne longueur d’avance pour la rentrée scolaire», explique la mère de trois enfants.

Ileriayo et son conjoint aimeraient entreprendre des études universitaires de deuxième cycle, mais devront attendre une reconnaissance de leurs acquis avant de pouvoir intégrer le système d’éducation québécois. La jeune femme envisage également la possibilité de devenir infirmière.

Un logement confortable

Le couple de travailleurs immigrants habite maintenant un logement de cinq pièces et demie sur la rue Orléans, à Cowansville. Certains de leurs compatriotes vivent également au même endroit.

Leur firme de placement a payé les premiers mois de loyer afin de faciliter leur intégration en sol québécois. Le propriétaire de l’immeuble et divers organismes les ont par ailleurs aidés à se meubler à prix raisonnable.

Ileriayo et son conjoint utilisent les services de covoiturage offerts par des compagnons de travail pour se rendre au boulot ou aux cours de francisation. Ils utilisent également au besoin le service de transport collectif de la MRC de Brome-Missisquoi.

«Comme on n’a pas de voiture, on doit planifier nos déplacements de façon constante», indique Ileriayo.

Malgré ses nombreuses occupations professionnelles et ménagères, la mère de trois enfants trouve notamment le temps de s’adonner à la couture et de tresser les cheveux de ses collègues.