Étude de regroupement: les municipalités du pôle de Bedford se positionnent

MUNICIPAL. Les municipalités du pôle géographique de Bedford sont divisées sur la pertinence de tenir une étude de regroupement aux frais du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.

Les conseils municipaux de la Ville de Bedford, de Saint-Armand, de Stanbridge Station et de Saint-Ignace-de Stanbridge sont favorables à la réalisation d’une étude alors que ceux du Canton de Bedford, de Pike River, de Stanbridge East et de Notre-Dame-de-Stanbridge ne veulent pas de cette étude.

Une première

Le maire Gilles Rioux, de Stanbridge Station, rappelle qu’une telle étude n’a encore jamais été réalisée.

«Comme c’est le Ministère qui paye les coûts d’une telle étude, je ne vois pas pourquoi on n’en profiterait pas», indique-t-il.

Ce dernier ajoute qu’une telle démarche n’engage en rien l’avenir des municipalités concernées, mais permettrait d’avoir l’heure juste.

«L’étude va nous démontrer les avantages et les inconvénients d’un regroupement. Il faut bien comprendre que les élus municipaux ne sont pas tenus de prendre une décision dans l’immédiat», signale-t-il.

Le maire de la petite municipalité de 277 habitants rappelle que l’existence d’administrations municipales distinctes «coûte extrêmement cher» et que «la région de Bedford se dévitalise».

«À Stanbridge Station, la hausse de la valeur des terres agricoles assure de bons revenus à la Municipalité, mais c’est loin d’être le cas pour la Ville de Bedford qui doit composer avec une baisse de richesse foncière en 2019. Une situation d’autant plus anormale que Bedford est la ville-centre où les citoyens de la région prennent leurs services», précise-t-il.

Voir des chiffres

La mairesse Dominique Martel, de Saint-Ignace-de-Stanbridge, indique que le conseil municipal souhaite la réalisation d’une étude «par simple curiosité d’abord et pour être en mesure de prendre la meilleure décision possible».

Aux yeux des élus de Saint-Ignace, il est important de «voir les chiffres, les pour et les contre» avant de se prononcer de façon catégorique. Ces derniers ajoutent que l’étude est sans frais pour la Municipalité et que les résultats de cette étude ne créent pas d’obligation.

«Notre conseil demande aux municipalités ayant dit non à la tenue d’une étude de revoir leur position afin de permettre à toutes les municipalités du pôle de Bedford d’avoir l’opportunité de voir les résultats d’une telle étude pour chacune d’elles», ajoute Mme Martel.

Partage de services

Le nouveau conseil municipal de Saint-Armand s’est également dit favorable à la réalisation d’une étude, lundi soir, à l’occasion de sa première séance publique.

«Saint-Armand n’a aucunement l’intention de fusionner avec d’autres municipalités, mais est disposée à un partage de services avec ses voisines», explique la nouvelle mairesse, Caroline Rosetti, élue le 11 août dernier.

Aucune garantie

Le maire du Canton de Bedford, Gilles St-Jean, voit les choses d’un autre œil et considère que rien ne démontre qu’un regroupement serait la solution aux problèmes de dévitalisation du pôle de Bedford.

«La Municipalité célèbre son centenaire et a bien d’autres affaires à s’occuper. La préparation du prochain budget notamment. On n’a pas le temps de regarder ça (projet d’étude de regroupement)», indique-t-il.

Ce dernier signale que la population du Canton est en hausse. «On a baissé à 685 habitants, mais ça remonte. On compte maintenant 701 résidants et la construction se porte bien», précise-t-il.

Le maire St-Jean rappelle que trois terrains ont été vendus au cours des derniers mois à des fins de construction domiciliaire et que deux d’entre eux sont déjà bâtis. Trois autres projets de maisons résidentielles sont également dans l’air et le téléphone continue de sonner pour de nouveaux développements, ajoute-t-il.

«Le Canton de Bedford affiche le deuxième plus bas taux de taxe foncière de la MRC de Brome-Missisquoi (0,50 $ du cent dollars d’évaluation) et ses terrains sont encore très abordables (1 $ / pi2)», signale le principal intéressé.

Décision unanime

Le maire Daniel Tétreault, de Notre-Dame-de-Stanbridge, indique que les membres du conseil municipal sont unanimes et ne voient pas la pertinence d’une étude de regroupement. L’administration municipale n’adoptera donc pas de résolution en faveur ou en défaveur d’une étude.

«Le conseil n’a pas d’intérêt pour ça et ne veut pas mettre d’énergie dans ça. C’est pas parce qu’on va se fusionner qu’on va nécessairement se revitaliser», résume-t-il.

Le maire ajoute que les municipalités du pôle de Bedford travaillent déjà ensemble et partagent déjà certains services. «Ça va bien entre nous et un regroupement n’apporterait pas grand-chose de nouveau », poursuit-il.