Mark Holland maintient qu’il veut voir des résultats des provinces en santé
MONTRÉAL — Sous l’impulsion du ministre québécois Christian Dubé, les provinces ont tenté de montrer un front uni en santé en cosignant une lettre dans laquelle elles demandent à Ottawa de se contenter de financer les services sans s’en mêler. Le ministre fédéral Mark Holland maintient cependant qu’il veut des résultats.
Dans une réaction transmise au lendemain de la publication d’un article de La Presse Canadienne au sujet de la mobilisation des provinces, le cabinet du ministre Holland écrit qu’il continue «à travailler avec (ses) partenaires provinciaux» dans le but «d’améliorer les résultats en matière de santé».
On reconnaît que les systèmes de santé du pays font face à «des défis importants» et que c’est pour cette raison qu’Ottawa a investi «près de 200 milliards de dollars sur dix ans» pour améliorer les soins offerts aux Canadiens.
De cette enveloppe, on rappelle que 25 milliards $ sont prévus «pour des accords ciblés avec les provinces et les territoires». On dit ainsi vouloir «leur offrir la souplesse nécessaire pour répondre à leurs besoins et leurs défis spécifiques».
Mardi, l’Assemblée nationale du Québec a adopté une motion visant à rappeler le «déséquilibre important dans le financement du réseau de la santé», tout en insistant sur le fait qu’il s’agit d’un «champ de compétence exclusif du Québec» pour lequel la province «est en droit de demander une compensation sans condition pour tout nouveau programme fédéral».
La motion accordait aussi un soutien à la lettre cosignée par neuf provinces et territoires et envoyée au ministre Mark Holland le 20 octobre dernier. La missive demande à Ottawa de cesser de chercher de nouvelles manières d’empiéter sur leur autonomie en santé.
En plus de la signature de Christian Dubé, la lettre porte celles des ministres de la Santé de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Saskatchewan, de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Yukon.
Rappelons que le Québec est la seule province qui ne compte toujours pas d’entente de principe avec le gouvernement fédéral sur la bonification des transferts en santé. À ce sujet, le cabinet de Mark Holland mentionne que le ministre «a eu une réunion productive avec le ministre Dubé» vendredi dernier.
«Les soins sont en constante évolution et notre gouvernement reste déterminé à protéger et à renforcer notre système de santé public», ajoute-t-on.
À Québec, le mot d’ordre demeure de refuser «toute condition» imposée par le fédéral en santé. Jusqu’ici, les demandes d’Ottawa se résument à quatre priorités qui sont déjà celles du gouvernement de François Legault.
On parle d’améliorer l’accès à un médecin de famille; de soutenir les travailleurs de la santé et de réduire les listes d’attente en chirurgie; d’améliorer l’accès aux services en santé mentale et en dépendance; et d’améliorer l’accès à des données numériques sur l’état du réseau de santé.
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