COVID-19: on s’attend à une hausse des problèmes de santé mentale

COMMUNAUTÉ. Il est difficile pour Oasis santé mentale Granby et région de quantifier actuellement quels problèmes de santé mentale sont directement liés à la pandémie de la COVID-19.  Malgré tout, l’organisme s’attend à ce qu’il y ait une recrudescence d’appels en lien avec la crise si la situation persiste plus longuement.

«C’est un peu tôt pour se prononcer, a indiqué en entrevue téléphonique, la directrice générale de l’organisme, Karinka Tremblay. Ça ne fait pas assez longtemps qu’on est là-dedans. C’est sûr que c’est difficile, mais tous les gens qui appellent vont nommer à 100 % la situation du COVID. Ils vont parler de ça comme la pluie et le beau temps. Est-ce qu’ils appellent pour ça? On n’est pas en mesure de le quantifier parce que ce sont des gens, à la base, qui ont déjà un trouble de santé mentale.»

«Les facteurs actuels font augmenter l’anxiété et amplifier ce qu’ils ont déjà, a poursuivi Mme Tremblay. Ce qu’on se rend compte, c’est que oui, effectivement, la situation de la pandémie est un élément qui s’ajoute aux personnes qui ont des troubles de santé mentale. Je vous le confirme. Est-ce que c’est l’élément déclencheur? Pour certains, peut-être. Mais on n’est pas en mesure de quantifier ça en date d’aujourd’hui.»

S’il est encore trop tôt pour se prononcer, d’ici les prochaines semaines, l’organisme s’attend à une hausse des appels liés à la pandémie.

«Quand ça va faire un ou deux mois que les gens sont en retrait, c’est là qu’on va sûrement voir une augmentation après un certain temps, a noté la directrice générale. On s’en attend. Mais je ne peux pas prédire l’avenir, je n’ai pas de boule de cristal.»

En poste depuis le début de l’année, Karinka Tremblay s’est bien intégrée à ses nouvelles fonctions, mais elle estime que c’est «une entrée qui est assez raide» puisque la crise actuelle survient au tout début de son mandat.

«C’est correct, a souligné Mme Tremblay. C’est comme ça partout; c’est du jamais vu, peu importe l’organisme ou l’entreprise. On doit prendre des mesures exceptionnelles pour une situation exceptionnelle.»

Garder les services longtemps

Oasis santé mentale Granby et région a dû rapidement s’ajuster pour garder les services ouverts en ce temps de pandémie, tout en respectant les consignes demandées par le gouvernement.

«On a à cœur la santé de la communauté, mais aussi celle de nos employés, a relaté Mme Tremblay.  Il faut s’assurer de respecter les mesures gouvernementales. On a décidé de rester ouvert et d’offrir nos services par téléphone. On a encore les intervenantes qui travaillent à distance. C’est certain qu’on n’a pas eu le temps de se préparer à ça du fait que nos systèmes informatiques ne sont pas nécessairement en date d’aujourd’hui et les plus efficaces à distance. Pour nous, c’est une grosse adaptation et un gros défi aussi.»

Pour aider la population à conserver une bonne santé mentale, l’organisme a développé des capsules en ligne via ses médias sociaux dans lesquelles une intervenante parle de différents sujets et où les gens peuvent poser leurs questions.

«On ne parle pas du COVID nécessairement, a expliqué Karinka Tremblay. C’est certain que le facteur actuel est pris en considération, mais c’est pour s’assurer que tout le monde va conserver une bonne santé mentale. […] On voit que ça fonctionne très bien. Je pense que ça peut vraiment aider au quotidien. C’est un peu de positif dans la journée.»

Bien que les gens soient isolés physiquement, Mme Tremblay rappelle qu’il est important de rester en contact avec ses proches grâce aux technologies.

«Il faut être en mesure de se parler quand même et de ne pas perdre le lien, a-t-elle insisté. S’isoler physiquement et s’isoler complètement, c’est deux choses. Il faut s’assurer que les personnes ne s’isolent pas de leurs proches. C’est bien de garder ce contact-là.»

D’ici la fin de la crise, Oasis santé mentale Granby et région s’ajustera à la réalité et tentera de maintenir ses services le plus longtemps possible, tout en montrant l’exemple.