Graymont jette les bases de son parc récréotouristique

DÉVELOPPEMENT. Voilà plus d’un an que des camions miniers font la navette entre la carrière de Graymont et le futur parc récréotouristique de Bedford, mais tout se fait en douceur, à l’abri des regards.

Après l’obtention des certificats d’autorisation du ministère de l’Environnement, en avril 2018, le producteur de chaux vive a profité des 15 derniers mois pour préparer le terrain en vue de la réalisation de ce mégaprojet qui franchira une étape importante en 2023 avec l’ouverture du parc récréotouristique, mais qui, au total, doit s’échelonner sur près de deux décennies.

L’entreprise a notamment mis en place un réseau de chemins s’étendant sur près de 1,4 km qui permettront d’acheminer les 30 millions de tonnes métriques de pierre non valorisable actuellement stockées aux abords du site d’extraction du calcaire jusqu’à l’emplacement du futur parc récréotouristique.

Graymont a par la suite retiré la couche de terre arable et l’a mise de côté en attendant de pouvoir la réutiliser pour le recouvrement graduel des trois collines d’ardoise artificielles de 27, 45 et 63 mètres de hauteur qui seront aménagées au fil des ans.

On a par ailleurs pris diverses mesures pour prévenir et contrôler les problèmes d’érosion lors des travaux de construction. Il s’agissait notamment de creuser des fossés et construire des bassins de décantation pour le captage des sédiments transportés par les eaux qui ruissellent. Une plaine de débordement pour les accumulations excédentaires d’eau de pluie a également été prévue.

«La revégétalisation des paliers au fur et à mesure de leur aménagement contribue à réduire l’érosion tout en améliorant l’aspect visuel des lieux», signale la directrice de l’usine Graymont de Bedford, Claudia Houde.

La plantation de 6000 arbres et arbustes (feuilles et conifères indigènes) au cours des cinq prochaines années jouera un rôle similaire, en plus de permettre la création d’un milieu naturel propice à la randonnée et aux activités récréatives.

Mesures d’atténuation

Consciente des inconvénient liés à la réalisation d’un tel projet, la direction de Graymont multiplie les initiatives depuis un an afin de limiter le bruit et la poussière sur le chantier.

L’installation de murs écrans aux abords des habitations et de l’école secondaire  permet notamment de camoufler les allées et venues des camions et de la machinerie sur le site tout en aidant à réduire le bruit.

«Nous disposons d’un capteur de son près du chemin Philipsburg et d’un autre près de l’école Mgr-Desranleau qui nous fournissent des relevés sur les niveaux de bruit sur le chantier et aux alentours. Ce système nous alerte également lorsque le niveau de bruit approche le seuil limite acceptable de 55 décibels acoustiques (DBA). On est ainsi en mesure de limiter les opérations jusqu’à ce que les correctifs requis soient apportés», explique le coordonnateur des travaux, Érik Simard.

Sa collègue Claudia Houde ajoute que la compagnie a pris contact avec la direction de l’établissement scolaire afin de vérifier si le bruit du chantier était susceptible de déranger les élèves durant la période des examens.

L’utilisation d’un abat-poussière et le recours à des camions citernes permet des arrosages ciblés en fonction des besoins quotidiens. «On n’utilise pas l’eau du réseau d’aqueduc, mais l’eau de pluie pour le remplissage des camions citernes», prend soin de préciser Mme Houde.

Un comité de suivi, constitué de trois citoyens, trois élus municipaux, un membre de la communauté d’affaires et de deux à quatre représentants de Graymont, se réunit de façon régulière (à intervalles de six semaines) pour faire le point.

«Le comité de suivi a notamment pour but d’informer la population sur l’avancement des travaux et de s’assurer que les opérations respectent les spécifications des certificats d’autorisation municipaux et gouvernementaux», précise M. Simard.