Fibre optique: la MRC de Brome-Missisquoi fait pression sur les gouvernements
TÉLÉCOMMUNICATIONS. L’implantation du réseau de fibres optiques prend du retard au grand désappointement du conseil des maires de Brome-Missisquoi qui demande au gouvernement fédéral de modifier les règles du jeu afin de permettre aux citoyens d’avoir accès plus rapidement à Internet haute vitesse.
En mars dernier, 371 clients du territoire desservi par la MRC de Brome-Missisquoi étaient raccordés au réseau de IHR Télécom. Le nombre de branchements réalisés s’élève maintenant à 553.
«Cela ne représente que 7 % de notre objectif initial de 8000 foyers et places d’affaires», signale le directeur général de la MRC, Robert Desmarais.
La MRC de Brome-Missisquoi rappelle que IHR Télécom doit prendre soin d’obtenir l’autorisation des compagnies de télécommunications avant d’utiliser les poteaux déjà en place.
«Hydro-Québec et Télébec émettent les permis demandés par IHR Telecom de façon très rapide – dans un intervalle de quelques semaines en général – alors que Bell Canada, qui détient la majorité des poteaux, prend beaucoup plus de temps à émettre les permis. S’il est vrai que Bell respecte les règles du jeu du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), on peut cependant affirmer que l’entreprise les suit à son avantage», ajoute M. Desmarais.
Le conseil des maires rappelle que le Québec vit une crise sanitaire hors de l’ordinaire et que les gens ont besoin plus que jamais d’un accès à Internet haute vitesse.
«Patrimoine Canada et le gouvernement du Canada doivent agir de façon musclée pour régler la situation. Ils doivent dire au CRTC que les délais accordés aux compagnies de télécommunications pour l’émission des permis ne sont pas acceptables. Un délai de 30 ou 60 jours, ça peut toujours aller, mais on ne peut plus tolérer des délais de six mois ou d’un an», insiste le DG de la MRC de Brome-Missisquoi.
Selon la MRC, les règles du jeu actuelles empêchent IHR Télécom de travailler à un rythme normal.
«Si IHR Télécom avait déjà en main tous les permis demandés, plus de 40 % de l’objectif (3084 sur 8000 branchements) serait déjà atteint. On n’en est actuellement qu’à 7 %», renchérit M. Desmarais.
Le maire de Frelighsburg, Jean Lévesque, déplore également la situation et laisse entendre que tout retard dans le déploiement de la fibre optique pénalise l’ensemble des citoyens de Brome-Missisquoi.
«Il y a de plus en plus de télétravailleurs au Québec et ces gens cherchent à s’établir dans les régions offrant un accès à Internet haute vitesse. Si les municipalités de Brome-Missisquoi ne sont pas en mesure d’offrir un tel service, elles risquent tout simplement de manquer le bateau», plaide-t-il.
Explications de Bell
La compagnie Bell rappelle qu’elle doit respecter le cadre réglementaire du CRTC pour l’accès aux poteaux téléphoniques et que les entreprises qui demandent l’accès à des poteaux sont tenues de soumettre des informations détaillées sur le type d’installation qu’elles proposent.
«Étant donné que de nombreux poteaux sont partagés avec des entreprises de services publics et d’autres fournisseurs de services, une analyse complète doit être effectuée pour garantir qu’un poteau peut supporter des équipements supplémentaires. Dans de nombreux cas, les poteaux doivent être renforcés ou même remplacés pour accueillir de nouveaux équipements. Tous les candidats sont tenus de payer une partie de ce travail préparatoire», explique Caroline Audet, gestionnaire principale des relations avec les médias chez Bell.
La porte-parole de la compagnie de télécommunications ajoute que toute modification au réseau exige le consentement des diverses parties concernées.
«La conception technique, en fonction de la complexité du projet, peut parfois être un processus relativement long. Une fois toutes les approbations accordées, les entreprises impliquées dans le projet de construction entament les travaux requis», précise-t-elle.