La SPA des Cantons lance un cri du cœur

ANIMAUX. La Société protectrice des animaux (SPA) des Cantons est à la recherche de fonds pour contrer les effets financiers d’une des pires années en termes d’abandons d’animaux de son histoire. Elle a lancé une campagne GoFundMe dans laquelle elle espère amasser 10 000$.

Déjà, le 22 octobre, l’organisme à but non lucratif a reçu 205 dons via la campagne GoFundMe et a ramassé près de 6 500$.

«On a eu tellement d’animaux errants et d’abandons cette année, pire que n’importe quelle autre année [27% d’augmentation pour la période d’avril à septembre], bien, les frais de vétérinaire vont avec ça, a déclaré la directrice de l’administration de la SPA des Cantons, Sonya Gagnon. Les gens pensent que la SPA est là pour aider tous les animaux, mais l’argent, il doit venir de quelque part. Ici, on a 27 villes dans cinq MRC différentes.»

Mme Gagnon donne en exemple le prix pour l’adoption d’un chat qui est fixé à 129$.

«Ça coûte de 80$ à 100$, dépendamment s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle, pour le vétérinaire. Sur le 30$-35$ qu’il nous reste, il faut payer le vermifuge, le traitement de puces, donner les vaccins et payer nos employés. Ça coûte entre 10$ et 15$ par jour pour garder le chat et on les garde au moins de trois à cinq jours.»

Ouvert depuis 2011, la SPA des Cantons a recueilli près de 900 chats et de 1000 chiens.

«Notre période la plus achalandée, c’est l’été, d’avril à septembre, parce que les chalets sont ouverts, a affirmé Mme Gagnon. On reçoit facilement environ 200 animaux durant cette période.»

Si cette année a été particulièrement difficile, Mme Gagnon assure que l’organisme n’est pas sur le point de mettre la clé sous la porte.

«On ne ferme pas nos portes. On demande de l’aide. Financièrement, les vétérinaires coûtent cher et eux aussi, ont des frais à payer. On ne veut pas faire endormir les animaux non plus, notre but, c’est de les sauver et essayer de les placer dans de bonnes familles.»

La situation n’est pas uniquement critique à la SPA des Cantons et même au Québec. Sonya Gagnon rapporte que les refuges en Ontario vivent sensiblement les mêmes problématiques.

«J’ai parlé avec d’autres refuges, j’ai une amie qui travaille dans une SPCA en Ontario, et elle est dans le même bateau. Oui, le vétérinaire est gratuit pour eux, puisqu’il donne leur temps, mais il reste d’autres frais à couvrir.»

Chats errants

Le nombre d’animaux errants augmente chaque année, selon la SPA des Cantons.

«La problématique, c’est que les chats, quand ils sont plus vieux, les gens les laissent en liberté et ils se reproduisent, a affirmé Mme Gagnon. Les villes travaillent là-dessus, Granby, Cowansville, par exemple, ils sont en train de travailler sur un programme de capture, stérilisation et relâchement. Quand les grosses villes vont le faire, les petites villes vont suivre.»

Un chat peut aisément de se reproduire de façon exponentielle et très rapidement, a-t-elle ajouté.

«C’est prouvé qu’un mâle et une femelle après cinq ans, ils peuvent faire 20 000 chats. À l’âge de six ou sept mois, ils peuvent commencer à faire des bébés et 24 à 48 heures après l’accouchement, une femelle peut retomber enceinte.»

Financement

Afin de pouvoir financer ses activités, la SPA des Cantons a décidé d’ouvrir une boutique où elle vend des produits que l’on peut trouver en animalerie.

«80% de l’argent qu’on fait en boutique s’en va directement dans la SPA. Le 20% qui reste sert à remplir la boutique. Avec ça, ça nous aide à payer la stérilisation, la litière, les produits nettoyants, mais c’est nouveau. On a les mêmes trucs que dans les animaleries du coin et on a aussi une pension de chats. On a fait ça pour essayer de nous aider.»

Elle peut également profiter des ententes avec les différentes villes. Certaines municipalités ont des contrats à l’année, dans lesquels la SPA intervient à tout moment, et d’autres à la pièce.

La SPA des Cantons organise aussi des collectes de fonds. Sa prochaine se tiendra le 3 novembre, au Pub Principal, à Cowansville.