L’agrile du frêne fait encore des ravages à Farnham
ENVIRONNEMENT. L’agrile du frêne continue de progresser sur le territoire de Farnham. Selon le service des travaux publics, près de 75 % des arbres seraient déjà aux prises avec l’insecte indésirable.
Les choses ont commencé tout doucement, à l’automne 2016, lorsqu’un premier arbre infesté a été repéré dans le terre-plein de la rue du Centenaire, au nord de la rivière Yamaska. Il s’agissait de la première mention officielle de l’insecte dans les limites de Brome-Missisquoi.
La population d’agriles sur le site en question devait être assez importante, car l’arbre a dépéri très rapidement. La présence de frênes légèrement infestés a également été signalée, la même année, dans un lieu public situé à l’arrière de la rue Principale. Cette fois-ci, les arbres concernés ne comptaient qu’une ou deux lacérations.
À l’hiver 2016-2017, la Municipalité a procédé à l’abattage de trois premiers arbres au parc Hector-Delorme, puis de trois autres à l’arrière du restaurant Valentine et de la pharmacie Familiprix.
De nouveaux cas
À l’été 2017, la MRC de Brome-Missisquoi a installé des pièges au parc Roch Bourbonnais et aux abords de la caserne de pompiers pour suivre la progression de l’agrile sur le territoire de Farnham. Des traces d’infestation ont été découvertes aux deux endroits.
En février 2018, le service des travaux publics a abattu cinq frênes infestés aux abords de la piscine Saint-Bruno, deux arbres au poste de la Sûreté du Québec, un autre au parc des Lions et un dernier au parc Roch Bourbonnais.
Au cours de l’année 2018, on a également décelé la présence de cet insecte ravageur au parc Lebeau, au parc des Lamoureux, au parc Émile-Pollender et sur le boulevard des Marguerites.
En vertu des directives de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, l’abattage des arbres infestés doit se faire entre le 1er octobre et la mi-mars, alors que les larves sont en dormance.
«C’est le meilleur temps pour abattre les arbres, les déchiqueter sur place ou les transporter au site d’enfouissement», signale l’horticultrice Elyssa Tanguay.
Et ça continue!
À Farnham, l’agrile du frêne gagnr du terrain et est maintenant présente dans plusieurs parcs et espaces verts.
«À l’heure actuelle, près des trois quarts des 264 frênes plantés sur les terrains municipaux au fil des ans sont atteints. Ils vont finir par tous y passer», signale Mme Tanguay.
La Ville a par ailleurs redistribué plus de 1700 frênes à ses citoyens entre 1996 et 2013. Plusieurs d’entre eux semblent être infestés, mais les autorités municipales ne sont pas en mesure de préciser combien.
«La plantation de frêne était très populaire à l’époque, car il s’agit d’une essence à croissance rapide. Ça explique pourquoi autant de municipalités ont choisi d’en planter sur les terrains publics», explique l’horticultrice.
Plusieurs municipalités ont déjà élaboré des plans concernant l’abattage et le remplacement de ce type d’arbre. À Farnham, le conseil municipal est bien conscient de la problématique, mais n’a pas de politique bien définie.
«Les élus vont devoir regarder ça de plus près lors de la préparation du prochain budget municipal», indique le maire Patrick Melchior.
Des alternatives?
L’abattage des arbres infestés coûte cher et crée parfois de grands vides dans certains parcs. Les municipalités doivent donc cibler leurs interventions tout en respectant la capacité de payer des contribuables.
«L’abattage des frênes est confié à l’entreprise privée et peut coûter entre 800 $ et 3000 $ selon la taille de l’arbre. Le remplacement des arbres entraîne des coûts additionnels de l’ordre de 60 $ à 100 $ l’unité. La plantation est faite par les employés municipaux», indique M. Nicolas-Éric Vary, qui succédera au directeur des travaux publics de Farnham, Michel Phaneuf, dans quelques semaines.
Certaines municipalités ont choisi d’abattre les arbres les plus jeunes et de traiter les arbres matures ou patrimoniaux à l’aide du TreeAzin, un insecticide relativement coûteux. Cowansville a été la première municipalité de la MRC de Brome-Missisquoi à opter pour un traitement préventif. À ce jour, aucune autre ne lui a emboîté le pas.
Selon les données recueillies par une employée du service des travaux publics de Farnham, le traitement disponible coûte environ 200 $ aux deux ans et doit être appliqué pendant une période de six à dix ans.
«Traiter un frêne coûte donc entre 800 $ et 1000 $ par arbre… et le traitement n’est pas garanti», précise Mme Tanguay.