Le Syndicat des paramédics questionne une décision d’Ambulance Demers

SANTÉ. Le Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montégérie – CSN prétend que la desserte ambulancière du territoire de Farnham, mardi dernier, pendant la présentation d’une simulation d’accident à l’aréna Madeleine-Auclair était inadéquate et aurait pu mener à une tragédie. Ambulance Demers conteste cette affirmation.

Durant la journée, la couverture de cette localité est généralement assurée par deux équipes d’ambulanciers. Une première équipe qui travaille de jour (horaire à l’heure) et une autre équipe qui reste disponible 24 heures par jour, sept jours par semaine (horaire de faction), prête à intervenir en cas de besoin.

Le 14 mai dernier, l’équipe de jour a pris part à une simulation visant à sensibiliser les étudiants de secondaire 4 et 5 aux dangers de la conduite avec les facultés affaiblies. Plusieurs milliers d’écoliers étaient présents à Farnham pour cet événement.

Les ambulanciers présents à la simulation ont reçu un appel à 14h03, cette journée-là, pour venir en aide à une victime de détresse respiratoire domiciliée à quelques minutes de l’aréna. Ces derniers ont remballé à la hâte l’équipement ayant servi à la simulation et se sont rendus chez la victime qu’ils ont ensuite transportée à l’hôpital BMP.

«Il leur a fallu 15 minutes pour replacer l’équipement dans l’ambulance et se rendre à destination, un délai déraisonnable qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses», indique Gaétan Dutil, président du Syndicat.

Selon ce dernier, Ambulances Demers aurait dû remplacer l’équipe de jour qui était retenue à l’aréna par une autre équipe de jour prête à intervenir sans aucun délai.

«Durant le jour, l’employeur a l’obligation d’offrir en tout temps une desserte ambulancière impliquant une équipe de jour et une équipe de faction. Ce n’était pas le cas le 14 mai dernier», affirme M. Dutil.

Le président du Syndicat signale que son organisation avait servi une mise en garde à ce sujet à Ambulance Demers le 6 mai dernier, soit huit jours avant la simulation.

«On nous a répondu que ça (NDLR: l’organisation des horaires) ne nous regardait pas, que notre unique mandat était de s’occuper des relations de travail», précise-t-il.

Position de l’employeur

Sylvain Bernier, directeur des opérations et des ressources humaines chez Ambulance Dermers, voit les choses différemment.

Celui-ci prend d’abord la peine de justifier la présence d’une équipe d’ambulanciers pendant la simulation à l’aréna Madeleine-Auclair.

«Lors d’un événement rassemblant plusieurs milliers de personnes, il est de mise d’envoyer une équipe d’ambulanciers pour parer à toute éventualité. Comme organisation, il est également de participer à des activités de sensibilisation comme la simulation du 14 mai dernier auprès des étudiants du secondaire. Ça fait partie de notre rôle, de notre mission», indique-t-il.

M. Bernier ajoute qu’un superviseur de la compagnie était présent à la simulation et suivait le déroulement des opérations sur le territoire à distance.

«En aucun temps, la santé de la population n’a été mise en danger. Une équipe de faction était prête à intervenir, comme si l’équipe de jour avait déjà été occupée sur une autre scène d’intervention», explique-t-il.

Questionné par L’Avenir & Des Rivières, ce dernier confirme par ailleurs que des dispositions avaient été prises pour que des ambulanciers de Saint-Jean-sur-Richelieu puissent intervenir en renfort au besoin.

M. Bernier dit cependant comprendre la sortie de la partie syndicale qui réclame l’abolition des horaires de faction sur le territoire de Farnham depuis plus de 18 mois.

«Les horaires de faction, c’est une prérogative du ministère de la Santé et des Services sociaux», ajoute-t-il.