L’Orpailleur s’attaque au remplacement de ses plants de vigne les plus anciens

VITICULTURE. Le vignoble de l’Orpailleur a commencé la cueillette du muscat, un raisin précoce, le 12 septembre dernier. Et, lundi dernier, l’entreprise donnait le coup d’envoi aux vendanges à la grandeur de son domaine.

«Je ne suis pas inquiet pour cette année, car nous avons eu droit au même nombre de degrés/jour qu’en 2017. Nous avons cependant une dizaine de jours de retard sur l’an dernier en raison du temps frais qui a sévi de la mi-avril au début de juin», indique Charles-Henri de Cousssergues, vigneron et copropriétaire de l’entreprise viticole de Dunham.

Il serait toutefois étonnant que la récolte de cette année surpasse celle de l’année record 2018.

Nouvelles plantations

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis la mise en terre des premiers plans de vigne en 1982 et le remplissage de la première bouteille à la mi-décembre 1985.

En plus de cultiver les parcelles d’origine, les propriétaires louent notamment une terre agricole de quatre hectares depuis les années 1990 et ont acheté une terre de 25 hectares en 2015.

«Nous avons planté dix hectares de vigne, au cours des cinq dernières années, ce qui nous donne une superficie en culture de 37 hectares et 150 000 plants en production», précise le vigneron-propriétaire.

Une partie des nouveaux plants de vigne vient remplacer les plus anciens, qui arrivent à la fin de leur vie utile, alors que l’autre partie permet d’augmenter la production et de répondre à l’augmentation de la demande attribuable à la hausse des points de vente (en épicerie notamment).

Le vignoble produit aujourd’hui entre 150 000 et 300 000 bouteilles par an.

Avec le prolongement des saisons, L’Orpailleur a notamment choisi de planter des viniferas (Chardonnay, Cabernet franc, Pinot noir, Pinot gris, Gewurztraminer). «On parle ici de quantités limitées – 10 000 plants  en 38 ans – dans le cadre de trois plantations», résume M. de Coussergues.

Entrepôt, éoliennes et nichoirs

L’Orpailleur ne prévoit pas augmenter sa production de façon importante dans les prochaines années, en raison de la quantité de travail exigé par le buttage des plants à l’automne et le dégagement de ces mêmes plants au printemps. Ses propriétaires entendent cependant continuer à diversifier la gamme de produits.

«Les vignobles du Québec produisent 2,2 millions de bouteilles par an, ce qui équivaut à moins de 1 % des 240 millions de bouteilles consommées par les Québécois. Les producteurs québécois visent 5 % de parts de marché d’ici dix ans, c’est-à-dire une production de 11 millions de bouteilles par année», signale M. de Coussergues.

L’entreprise vient par ailleurs d’entreprendre la construction d’un entrepôt de 650 000 $.

«Ce bâtiment nous permettra d’augmenter notre inventaire de vin et notre stock de bouteilles vides. Notre objectif est d’avoir une récolte d’avance et de garder en réserve certains types de bouteilles que nous importons d’Italie. Les délais de livraison de ces bouteilles sont élevés et constituent pour nous un véritable casse-tête», explique notre interlocuteur.

Le vignoble entend également acquérir deux autres éoliennes à 45 000 $ l’unité, dès cet automne, pour réduire les risques de gel.

«Chacune de nos sept éoliennes nous permettra d’assurer la protection de quatre hectares», indique le producteur viticole de Dunham.

L’Orpailleur dispose aussi de 90 nichoirs permettant d’héberger les merles bleus et les hirondelles bicolores, deux espèces d’oiseau qui mangent les larves d’insectes nuisibles. Ce projet écologique a été rendu possible grâce à une collaboration de l’entreprise d’économie sociale Pleins rayons, basée à Cowansville.

«La présence des nichoirs nous a permis d’éliminer le recours aux pesticides», signale M. de Coussergues.