Saint-Armand interdit l’accès au quai municipal

MUNICIPAL. Aux prises avec un quai municipal en piteux état et qui présente des risques pour la sécurité des usagers, les autorités de Saint-Armand ont décidé d’en interdire l’accès en attendant de trouver les fonds nécessaires à sa restauration. La facture pourrait s’élever à 1,6 M$.

Cet ancien quai fédéral, cédé à la Municipalité voilà près de deux décennies, n’a pas cessé de se détériorer au fil des ans. La structure est également à la merci des grands vents du lac Champlain et des billots de bois, transportés par le courant, qui viennent le percuter année après année à la fin du dégel.

En 2011, les inondations printanières ont causé des dommages irréparables à cet ouvrage ayant connu ses heures de gloire au 19e siècle et au début du siècle suivant.

«L’année dernière, encore, les abords du quai étaient couverts de branches et de troncs d’arbre arrivant du Vermont. On aurait dit de la pitoune, tellement l’accumulation de bois était importante», signale Marie-Hélène Guillemin-Batchelor, une résidante de Saint-Armand.

Et tout indique que Dame Nature n’a pas encore dit son dernier mot. Les vents violents des 4 et 5 mai dernier ont lourdement endommagé le quai, qui semble avoir été victime d’un bombardement aérien en règle.

Une facture salée

Devant l’ampleur des dégâts, les élus municipaux ont choisi d’ériger un mur grillagé bloquant l’accès au quai. L’installation de cette clôture a été complétée dans les derniers jours de mai.

«La restauration du quai va demander du temps et beaucoup d’argent. En attendant de trouver une solution, il fallait prendre des mesures pour empêcher les gens d’y aller et mettre la Municipalité à l’abri d’éventuelles poursuites en cas d’accident», indique le maire, Brent Chamberlin.

Ce dernier laisse entendre que la facture pourrait s’élever à près de 1,6 M$.

«La Municipalité n’a pas une telle somme d’argent dans ses coffres et aucun montant n’a été prévu dans le budget 2018 pour des réparations d’urgence», ajoute le maire.

Plan de match

Les autorités municipales veulent éviter de précipiter les choses et prendre soin d’évaluer toutes les options qui s’offrent à elles.

«Il est certain qu’on va approcher les gouvernements provincial et fédéral, tenter d’obtenir l’appui des municipalités voisines. Une municipalité comme Venise-en-Québec n’a pas intérêt à perdre des touristes, parce que le quai de Philipsburg n’est plus en état d’accueillir le bateau de croisière qui part de chez elle et vient accoster à Saint-Armand avant de retourner à son port d’attache», précise M. Chamberlin.

Le maire de Saint-Armand dit avoir déjà eu des discussions informelles avec le député fédéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, au sujet de la remise en état du quai. Il souhaite également sensibiliser le député provincial Pierre Paradis à l’importance d’une action concertée dans ce dossier.

«Des travaux d’urgence s’imposent, tant au niveau du quai proprement dit que de la route qui borde le lac Champlain. Il est bien évident que la Municipalité ne pourra pas agir sans l’obtention d’un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement», poursuit M. Chamberlin.