Le Zoo de Granby relâche une centaine de tortues molles à épines à Pike River

CONSERVATION. Une centaine de bébés tortues molles à épines, ayant vu le jour au Zoo de Granby le week-end dernier, ont été mises à l’eau en début de semaine à la hauteur de Pike River.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme de suivi de ponte et d’incubation artificielle (programme Coup de pouce) élaboré en 2010 par le Zoo de Granby et l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi.

En juin dernier, une équipe du jardin zoologique a prélevé 260 œufs de tortues molles à épines sur les berges de la rivière aux Brochets et les a rapportés à Granby. Les premières éclosions ont eu lieu le week-end dernier et d’autres éclosions devraient suivre jusqu’à la fin août.

«Pas moins de 120 nouveaux-nés ont été mis à l’eau au cours des derniers jours et une centaine d’autres devraient l’être avant la fin du mois. Les bébés sont remis dans la nature dans les 24 à 48 heures suivant leur naissance», résume Isabelle Devost, coordonnatrice du volet conservation au Zoo de Granby.

Espèce menacée

Le programme Coup de pouce a permis de réinsérer près de 1 250 tortues molles à épines dans leur habitat naturel au cours des neuf dernières années.

Pour améliorer les chances de succès du programme, le Zoo de Granby garde également en captivité une vingtaine de tortues juvéniles avant de les relâcher de dix à douze mois après leur naissance.

«Nous avons relâché une quinzaine de tortues juvéniles, en juin dernier, en présence d’un groupe d’élèves de l’école primaire Notre-Dame-de-Lourdes», signale Mme Devost.

Il faut savoir que le taux de succès des éclosions en nature ne dépasse pas 28 % en raison de la crue des eaux et de la présence de prédateurs (ratons-laveurs) qui détruisent les nids et mangent les œufs. Le taux de survie grimpe à 83 % avec l’incubation artificielle.

La tortue molle à épines est considérée comme une espèce menacée au Québec et comme une espèce en voie de disparition au Canada. Les sites de reproduction sont essentiellement concentrés au Québec (région de Pike River) et dans le sud de l’Ontario.

Au Québec, la population de tortues molles à épines ne dépasserait guère la centaine d’individus, incluant de 20 à 30 femelles en âge de se reproduire. Les plus jeunes d’entre elles passent l’hiver sur les rivages de la rivière aux Brochets – enfouies dans la vase – alors que les plus vieilles hibernent au lac Champlain, à la hauteur du Vermont.

«Les mâles atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de huit à dix ans et les femelles autour de leur douzième année. L’espérance de vie en nature de cette espèce est de l’ordre de 50 à 60 ans», précise la coordonnatrice du volet conservation.