Fire & Smoke souffle sur Granby
Le coup d’envoi est donné pour le 44e Festival international de la chanson de Granby. Mercredi soir, 5 septembre, les six premiers demi-finalistes ont foulé les planches du Palace. On en retient une soirée inégale, mais à tout le moins divertissante où Fire & Smoke a fait sentir un premier vent d’ouest sur Granby.
Comme il n’y a pas de fumée sans feu, ils sont indissociables. L’un ne va pas sans l’autre, ils sont en symbiose. Et quel bonheur pour l’âme que cette musique venue de St-Boniface-de-Winnipeg.
La première soirée demi-finale du FICG 44 a vu naître un premier coup de coeur en ce duo Fire & Smoke. Deux voix berçantes, un son bluegrass, un folk brut, minimaliste, qui vient vous toucher le coeur. On espère Claire Morrison et Daniel Péloquin-Hopfner, à la prochaine étape.
Le duo manitobain n’était cependant pas seul. Éric Larochelle a lui aussi offert un répertoire solide. Oscillant entre l’humour et la vérité poignante, il possède une maîtrise de la scène et une aisance qui lui permettent d’affirmer un «franc-chanter» pertinent. Lui aussi pourrait bien mériter un laissez-passer pour la semaine prochaine.
Oubliez la dentelle, le gars parle de truck et de Pierre Lambert, mais oh quelle fraîcheur que d’entendre l’authenticité. Une qualité qui se révèle aussi capitale pour Myriam Parent, une auteure-compositrice-interprète dont on sent l’urgence de dire.
Un si petit corps avec autant de rage, c’est encore heureux qu’elle canalise le tout dans la création. Le tout peut parfois paraître décousu, mais c’est à la fois tellement authentique qu’on embarque. On a envie de la suivre jusqu’au fond de son abîme et de remonter avec elle.
La corvée du coup d’envoi à été confiée à Antoine Lachance. Le gars a livré la marchandise dans une première pièce ambiante et accrocheuse qui lui a permis de mettre en valeur une voix riche qui rappelle un Alex Désilets.
On a malheureusement décroché de la suite. Le tout a probablement plu à un public favorable à la pop très commerciale, mais ce qu’on aime du festival c’est l’originalité. Ce qui a aussi manqué à Sara Dufour, malgré une troisième pièce country rentre dedans pleine de potentielle. C’était trop peu trop tard.
Petit malaise avec la prestation de Jason McNally. Pas que le gars manque de talent, au contraire. Mais les interprètes ont-ils leur place dans un concours où de jeunes auteurs-compositeurs-interprètes se mettent à nus et plongent dans le vide, sans filet? Non.