Le projet éolien Monnoir retenu par Hydro-Québec

ÉNERGIE. Le projet de parc éolien de la Coopérative régionale d’électricité de Saint-Jean–Baptiste-de-Rouville et de Boralex Développement Canada est l’un des huit propositions retenues par Hydro-Québec dans la foulée de son appel d’offres de mars 2023.

« Nous sommes très fiers d’avoir été sélectionnés, mais il reste encore beaucoup d’étapes à franchir avant la mise en service le 1er décembre 2027 », signale Damien Tholomier, directeur général de la Coopérative.

L’aménagement du parc éolien d’une puissance de 100 mégawatts permettra la mise en place d’une quinzaine d’éoliennes en milieu agricole sur le territoire de Sainte-Brigide-d’Iberville (10 unités), de Sainte-Angèle–de-Monnoir (4 unités) et de Saint-Césaire (1 unité).

« L’emplacement des installations a notamment été déterminé en fonction du potentiel éolien et de la proximité de la ligne de transport de 120 kV L-1425 reliant les postes de Saint-Césaire et d’Iberville », explique notre interlocuteur.

Ces installations seront en mesure d’alimenter près de 15 000 foyers dans les MRC du Haut-Richelieu et de Rouville par l’entremise du réseau d’Hydro-Québec.

« L’énergie sera produite et consommée sur place », résume M. Tholomier.

Démarches préliminaires

Beaucoup de chemin a néanmoins été parcouru depuis le lancement d’une étude de préfaisabilité en mai 2021.

La Coopérative a notamment fait appel à des firmes spécialisées pour dresser l’inventaire des oiseaux migratoires, mesurer l’impact sur les chauves-souris et les rapace présents sur le territoire, puis réaliser une étude de caractérisation des milieux humides et hydriques. L’étude d’impact sur l’environnement, dont le dévoilement des résultats est prévu pour la fin du mois avril prochain permettra d’obtenir une évaluation détaillée des effets directs, indirects et cumulatifs appréhendés sur le milieu, et d’établir les mesures d’atténuation requises pour préserver la flore et la faune.

On a également profité des deux dernières années pour mener des consultations auprès des agriculteurs et des citoyens des trois municipalités concernées.

« Nous avons tout mis en œuvre pour utiliser des chemins de ferme existants et limiter autant que possible l’aménagement de nouveaux chemins à l’intérieur des terres agricoles. Les chemins existants répondront à 80 % de nos besoins », affirme M. Tholomier.

La Coopérative a également organisé cinq journées portes ouvertes en 2022 et 2023 pour répondre aux questions de la population et aider les gens à se familiariser avec le projet.

Une consultation de type focus group est par ailleurs prévue le 15 février prochain, au centre communautaire Charles-d’Auteuil, à Sainte-Angèle (trois plages horaires disponibles).

Trois autres journées portes ouvertes doivent également avoir lieu à Sainte-Angèle (le 18 mars au centre des loisirs), à Sainte-Brigide (le 20 mars au centre des loisirs) et à Saint-Césaire (au local de la FADOQ date à déterminer). Des invitations seront prochainement transmises aux citoyens via la poste. Les informations seront aussi disponibles sur le site du projet (eolienmonnoir.com) et dans les publications des municipalités concernées.

Étapes à venir

La MRC du Haut-Richelieu a modifié, au début de 2023, son règlement de contrôle intérimaire visant à permettre le développement d’un parc éolien au nord de Sainte-Brigide.

Plusieurs étapes restent encore à franchir avant une éventuelle mise en chantier : étude du BAPE, demande de dézonage à la CPTAQ, obtention des permis de construction municipaux.

« On espère obtenir le décret ministériel à l’été 2025 et commencer les travaux au printemps 2026 pour une mise en service le 1er décembre 2027 », mentionne M. Tholomier.

La réalisation du projet nécessitera plus de 18 mois de travail et des investissements majeurs (entre 200 M$ et 300 M$).

« Le projet permettra de créer de six à huit emplois directs et plusieurs emplois indirects. On parle également d’une centaine d’emplois temporaires pendant la construction », poursuit notre interlocuteur.

La Coopérative devra verser des redevances annuelles aux trois municipalités concernées pendant une trentaine d’années. Des compensations sont également prévues pour les propriétaires terriens qui accueilleront les éoliennes. Les membres de la Coopérative se partageront les surplus additionnels générés par ce projet.

« Le projet jouit d’une bon appui des membres de la Coopérative. Il faut préciser que les producteurs agricoles concernés par l’implantation des éoliennes sont eux-mêmes membres de la Coopérative et achètent déjà notre électricité », explique M. Tholomier.

Ce dernier ajoute que la Coopérative entend poursuivre les consultations pour s’assurer de répondre aux préoccupations de la population dans la mesure du possible.

Contraintes d’implantation

L’implantation des éoliennes dans la zone doit respecter une série de contraintes imposées par les différentes réglementations en vigueur.

. À plus de 2 km des zones urbaines

. À plus de 750 m de tout bâtiment résidentiel

. À plus de 225 m d’une ligne de transport électrique

. À 100 m des boisés, des milieux humides