Les élus de Brome-Missisquoi dénoncent l’abolition de trois postes de patrouilleurs à la Sûreté du Québec
SÉCURITÉ PUBLIQUE. Le gouvernement du Québec a procédé à la coupure de trois postes de patrouilleurs au poste de la SQ de Brome-Missisquoi au grand désarroi des élus municipaux qui réclamaient plutôt une augmentation des effectifs afin d’assurer une présence policière accrue.
Selon une étude de la Sûreté du Québec réalisée en 2007, la MRC de Brome-Missisquoi avait besoin de 65 policiers, dont 53 patrouilleurs, pour répondre à la demande.
« La population a augmenté de façon importante depuis 15 ans (10 000 habitants de plus), tout comme le volume d’activités sur le territoire de la MRC. On doit également tenir compte de la hausse grandissante des interventions policières en lien avec la santé mentale, la violence conjugale, la toxicomanie, l’itinérance et d’autres problèmes sociaux. La réalité a beaucoup changé et les policiers doivent être de plus en plus polyvalents, mais on n’en tient aucunement compte dans le nouveau partage des effectifs de la SQ », plaide le maire et préfet Patrick Melchior.
Ce dernier rappelle que les élus avaient été informés, voilà plus d’un an, qu’il y aurait une redistribution policière à l’échelle provinciale et que ce nouveau partage des effectifs devrait se faire sans ajouter de nouveaux employés.
« La SQ de Brome-Missisquoi a déjà beaucoup recours au temps supplémentaire et ça va aller en augmentant avec l’abolition des trois postes de patrouilleurs », estime M. Melchior.
Facture élevée
Les élus de Brome-Missisquoi déplorent depuis plusieurs années le manque de visibilité des patrouilleurs de la Sûreté du Québec et les délais d’intervention des forces policières sur le territoire.
Le conseil des maires rappelle par ailleurs que les municipalités de Brome-Missisquoi assument déjà leur large part de la facture de la SQ (10,4 M$ par an soit 71 % du coût de la desserte policière) et payent toujours davantage, année après année, peu importe le nombre de policiers affectés à la couverture de cette région.
« On ne critique pas la qualité des services offerts par la SQ. On dit simplement que le poste de Dunham n’a pas suffisamment d’effectifs pour répondre à la demande. La charge de travail des policiers de Brome-Missisquoi est beaucoup trop lourde », prend soin de préciser M. Melchior.
Le préfet ajoute que la SQ ne dispose que de deux autopatrouilles entre 4h et 7h du matin pour assurer la couverture d’un territoire de 1656 km2.
« Les policiers doivent mettre de 40 à 45 minutes pour se déplacer d’Abercorn à Farnham », illustre-t-il.
Réticences
Le renouvellement des ententes entre le ministère de la Sécurité publique et les MRC pour les services policiers est présentement en cours.
Lors d’une rencontre avec le ministre François Bonnardel, tenue le 23 janvier dernier, le préfet Melchior dit avoir été très clair sur la position de la table des maires de Brome-Missisquoi.
« Certaines MRC ont déjà signé une nouvelle entente avec le ministère, malgré une baisse des effectifs policiers. Brome-Missisquoi n’a pas encore signé et n’a pas l’intention de le faire. Si on accepte ça, on accepte l’inacceptable. Voilà pourquoi nous demandons le statu quo jusqu’à la réforme de la Loi sur la police, prévue pour l’automne prochain », indique le préfet Melchior.
Ce dernier ajoute que la MRC a pris soin d’écrire au premier ministre François Legault, au ministre François Bonnardel et à la députée-ministre Isabelle Charest pour les informer de la tenue de la conférence de presse du 19 février.
Ce qu’ils ont dit…
« Ce n’est pas le travail des policiers qu’on remet en cause. Ils sont très peu nombreux pour la grandeur du territoire »
– Claude Dubois, maire de Bedford
« Le manque d’effectifs n’est pas un problème nouveau. Ça remonte à l’abolition des corps policiers municipaux »
– Laurent Phoenix, maire de Sainte-Sabine
« En coupant des postes de patrouilleurs, on refile les problèmes aux municipalités »
– Jacques Drolet, ancien maire de Bolton-Ouest
« Je dénonce fermement ces coupures et je demande le rétablissement des trois postes de patrouilleurs »
– Patrick Melchior, préfet de la MRC